Séminaire « Femmes, Paix et Sécurité » : l’inclusion dans les processus de paix

La ville de Tournai a accueilli, le 21 mars, une conférence consacrée à l’inclusion des femmes dans les processus de paix, organisée par la présidence belge du Conseil de l’UE. En présence de Sa Majesté la Reine Mathilde, des experts ont discuté de l’importance de l’agenda « Femmes, Paix et Sécurité » (FPS). Ce séminaire a mis en lumière le rôle important des femmes dans les situations de conflit et la nécessité d’une approche inclusive pour éviter ou résoudre celles-ci.

 

À l’occasion du 24e anniversaire de l’agenda FPS, le besoin de pragmatisme se fait fortement sentir. En tant qu’acteur mondial, l’UE joue à ce propos un rôle crucial dans la situation politique actuelle, turbulente, qui conduit à la rivalité entre les grandes puissances.

 

Les quelque 150 participants au séminaire ont abordé plusieurs études de cas, issues du monde entier, témoignant des plus grandes réussites comme des plus importants échecs. Les dures réalités du terrain ne correspondent en effet pas toujours aux idéaux de l’agenda FPS. Il est donc important que l’UE adopte une position pragmatique au sein de la politique de sécurité et de défense commune lorsqu’elle conçoit des initiatives dans ce cadre. Chaque zone de conflit nécessite une approche spécifique. Il n’y a pas de recette miracle. Des intervenants issus du monde arabe, d’Afrique et d’Ukraine ont illustré ce propos.

 

Pourquoi l’agenda FPS est toujours aussi important

 

Sa Majesté la Reine Mathilde a partagé avec le public certaines expériences personnelles issues de ses visites au Liberia et en République démocratique du Congo : « Les femmes, la paix et la sécurité sont des concepts étroitement liés. Il s’agit d’assurer la sécurité des femmes, qui sont les plus vulnérables en cas de conflit. Nous devons reconnaître leur rôle crucial dans la création et le maintien de la stabilité des communautés. Les femmes font preuve de résilience, sont des bâtisseuses de ponts et peuvent apporter des solutions. Dans le cadre de la reconstruction post-conflit, elles peuvent jouer un rôle clé en tant que personnes de confiance dans une société en quête d’accords de paix. »

 

Il est essentiel de relever les défis auxquels les femmes sont confrontées pendant les conflits. Par exemple, en République démocratique du Congo, le viol reste une arme de guerre qui ne peut plus être tolérée. Le célèbre médecin congolais Denis Mukwege, spécialisé dans le traitement des femmes victimes d’agressions sexuelles, a fait part de ses précieuses observations. Le séminaire a également abordé les tabous et stigmates auxquels les femmes qui effectuent leur service militaire peuvent être confrontées.

 

Regarder vers l’avenir

 

L’éducation et la résilience s’avèrent ainsi essentielles pour l’avenir. Une mentalité inclusive doit être systématiquement intégrée dans la société et la vie quotidienne. L’inclusion des femmes dans les processus de paix en fait partie. Le changement prend du temps, mais les conclusions de ce séminaire soulignent une nouvelle fois l’importance absolue d’une approche inclusive dans la politique de sécurité.

 

En encourageant la participation active des femmes, en s’attaquant à la violence fondée sur le genre et en garantissant les droits des femmes, l’agenda FPS contribue aux efforts globaux et efficaces de consolidation de la paix.

Bilitis Nijs & Sophie Torfs

Lucia Gaggero

Mathieu Duhembre