White Condor 2025 : entraînement de survie pour le 3 Para

Du 24 février au 15 mars 2025, près de 220 militaires participent à White Condor, un entraînement arctique intensif à Setnesmoen, en Norvège. Cet exercice vise à préparer les militaires du 3e Bataillon de Parachutistes (3 Para) à opérer dans un environnement extrême, où ils doivent affronter le froid, la neige et l’isolement total.

 

Affronter de telles conditions nécessite une préparation minutieuse et un entraînement rigoureux. Afin d’opérer efficacement, chaque militaire doit commencer par maîtriser les bases de la survie, du camouflage et du déplacement en milieu arctique. « Klenne », instructeur au sein du 3 Para, insiste sur l’importance des drills : « La discipline et les exercices de base sont essentiels. Dans ces conditions, la moindre erreur peut coûter cher. Quand le froid s’installe, nos compétences commencent à s’affaiblir. Il faut être prêt à s’adapter à chaque instant. »

 

Rations adaptées aux conditions extrêmes

 

Sous des températures largement négatives, le corps humain brûle beaucoup plus de calories pour maintenir sa chaleur. Les militaires reçoivent des rations alimentaires spécialement adaptées au froid, riches en calories et en matières grasses. Chaque ration contient environ 4.000 à 5.000 kcal par jour, bien plus qu’une ration standard. On y retrouve des repas lyophilisés, des barres énergétiques hypercaloriques, des boissons chaudes, des noix et des snacks riches en protéines.

 

Mais au-delà de la quantité, la chaleur des repas joue un rôle crucial. « Manger un repas chaud donne immédiatement une sensation de chaleur et aide à mieux résister au froid », ajoute Vic, adjoint de peloton au 3 Para. Chaque militaire transporte un réchaud et un thermos afin d’avoir en permanence de l’eau chaude et de quoi préparer un repas, même dans des conditions extrêmes.

 

Vêtements et équipement : se protéger du froid

 

Dans des conditions aussi rigoureuses, la gestion de l’équipement est essentielle. Le système multicouche permet de rester au chaud tout en évacuant l’humidité, un point clé pour éviter que la transpiration ne gèle. « Pendant les déplacements, on évite d’être trop couvert pour ne pas transpirer. Mais dès qu’on s’arrête, on ajoute rapidement une couche chaude pour ne pas se refroidir », précise Vic.

 

Chaque élément de la tenue est pensé pour s’adapter aux conditions : sous-couches thermiques à même le corps, isolation intermédiaire pour conserver la chaleur et couche extérieure plutôt coupe-vent et imperméable.

 

Pourquoi s’entraîner dans un environnement aussi hostile ?

 

Si la Belgique ne connaît pas de conditions climatiques extrêmes comme celles du Grand Nord, les opérations modernes peuvent nécessiter une intervention en milieu arctique ou subarctique. White Condor 2025 permet ainsi aux militaires du Special Operations Regiment (SO Regt) d’acquérir une expérience réelle du froid.

 

Il s’agit  de tester l’équipement et les tactiques pour atteindre un haut niveau d’autonomie : 72 heures sans soutien extérieur. À travers cet entraînement, les militaires développent non seulement leurs compétences physiques et techniques, mais aussi leur résilience mentale, essentielle pour affronter les conditions les plus rudes.

 

Unités de soutien

 

En soutien de l’exercice, plusieurs unités apportent leur expertise et appui logistique, notamment :

  • le 2e Bataillon de Commandos (2Cdo)
  • le Centre d’entrainement de Commandos (CE Cdo)
  • le 14e Bataillon Médical (14BnMed)
  • le Service d’Enlèvement et de Destruction d’Engins Explosifs (SEDEE)
  • le 6e  Groupe des Systèmes de Communication et d’Information (6 Gp CIS)
  • le Movement Control Group (Mov Ctl Gp)
  • le Military Police Group (MP Gp)
  • le Centre de Compétence Mobilité et Distribution (CCMob&Dis)
  • le 29e Bataillon Logistique (29BnLog).
Kelly Vanhandenhove

Lucia Gaggero

Clint Soete