Yellow Condor 2024 : entraînement de haute intensité pour le 3 Para

Avec près de 280 militaires belges déployés plus d’une semaine au Danemark, l’exercice Yellow Condor 2024 a permis de tester de nouvelles technologies, tout en renforçant la coopération entre unités belges et étrangères. Cet entraînement stratégique, essentiel à la préparation d’un futur Special Operations Land Task Group, offre des opportunités uniques, inaccessibles en Belgique.

 

Yellow Condor 2024 vise à préparer la Défense au niveau d’ambition fixé pour 2025, à savoir le déploiement et la certification d’un Special Operations Land Task Group (SOLTG). « C’est la première fois que nous testons ce niveau pour les para-commandos, et c’est un objectif assez élevé », explique le Général-major Jean-Pol Baugnée, commandant de la Composante Terre.

 

Le 3ème Bataillon de Parachutistes (3 Para), soutenu par le 2ème Bataillon de Commandos (2 Cdo) et diverses unités d’appui, a profité ainsi du cadre exceptionnel d’Oksbøl pour effectuer un entrainement dans des conditions réalistes. « Yellow Condor permet de rassembler beaucoup de capacités. Il est également couplé à divers exercices qui offrent des possibilités d’entraînement que nous n’avons pas en Belgique », ajoute le Général-major Baugnée.

 

Entraînement à l’étranger

 

Le choix du Danemark n’est pas anodin. Les vastes terrains d’Oksbøl permettent de simuler des scénarios tactiques complexes, incluant des opérations amphibies et l’utilisation de drones, ce qui serait difficile à mettre en place en Belgique en raison des restrictions.

 

« Le principal avantage de ce terrain est la possibilité de planifier nos propres scénarios tactiques avec des munitions réelles, tout en intégrant l’environnement marin : les fjords et les rivières », souligne le Lieutenant-colonel Winnepenninckx, Chef de corps du 3 Para. « Le Danemark présente une grande flexibilité et peu de contraintes, en plus d’une proximité immédiate à l’eau. »

 

Un exercice marqué par l’innovation

 

Yellow Condor 2024 a permis de tester plusieurs innovations technologiques au sein des unités belges, dont le LTTV Wolf, successeur de l’Unimog, et des drones (UAV) utilisés dans divers scénarios tactiques. « Nous avons également évolué dans un environnement à faible communication, où nos systèmes étaient volontairement perturbés pour évaluer notre capacité à improviser en cas de panne », explique le Lieutenant-colonel Winnepenninckx.

 

L’intégration de ces technologies est centrale à l’exercice. Les drones, qu’ils soient micro ou conventionnels, renforcent l’observation et la reconnaissance, tandis que le nouveau matériel de communication est testé en conditions réelles. « Cet exercice valide notre capacité à intégrer ces équipements dans des opérations combinées », précise le lieutenant-colonel.

 

Coopération inter-unités

 

L’exercice a également permis de mettre en avant la coopération entre le 3ème Bataillon de Parachutistes et le 2ème Bataillon de Commandos. Les deux unités, membres du même régiment, ont collaboré efficacement.

 

« Nous avons déjà mené des opérations ensemble et il est probable que cela se reproduise à l’avenir. Il est donc essentiel de s’assurer que notre collaboration fonctionne bien », souligne un chef de peloton du 2 Cdo.

 

Un environnement exigeant et formateur

 

L’entraînement a mis ses participants à rude épreuve. En plus des défis physiques, tels que le manque de sommeil et les longues heures de travail, les militaires ont dû affronter des scénarios tactiques complexes, inspirés des conflits actuels.

 

Le Chef de corps du 3 Para conclut : « C’est la première fois qu’une grande unité belge s’entraîne à Oksbøl, au Danemark. Les premiers retours des troupes sont très positifs. » Il ajoute : « Nous avons également eu la chance de bénéficier de l’appui d’hélicoptères néerlandais pendant trois jours, ce qui a fortement motivé nos militaires. »

Camille Henry

Gert-Jan D'haene

Nathalie Mylle