Yellow Guardian : renforcer la communauté de reconnaissance multinationale
Le Bataillon de Chasseurs à Cheval organise, du 20 au 29 novembre à Neufchâteau et Elsenborn, un exercice tactique pour renforcer les compétences opérationnelles et la coopération internationale dans le cadre d’opérations de reconnaissance.
Ce mercredi 20 novembre, le camp d’Elsenborn est en pleine ébullition. Et pour cause : près de 180 véhicules et quelque 600 militaires belges, français, hollandais et luxembourgeois s’y réunissent pour le début de Yellow Guardian. Dirigée par le Bataillon de Chasseurs à Cheval, la manœuvre réalise un inédit dans le paysage militaire belge : organiser un exercice international entièrement consacré à la reconnaissance.
De Neufchâteau à Elsenborn
Le scénario de cet exercice s’étale sur un couloir de 90 km reliant Neufchâteau à Elsenborn. Après deux jours d’adaptation et de préparation, les ordres descendent la chaîne hiérarchique lors de la cascade d’ordres, traduisant les objectifs du commandement en directives concrètes.
Dès le dimanche soir, la Blue force est déployée à Neufchâteau. Les troupes entament alors une remontée vers Elsenborn en remplissant leur rôle : reconnaissance d’itinéraires, détection de menaces, renseignement sur l’ennemi et collecte d’informations sur le terrain.
Appuyées par leurs drones, radars et véhicules spécialisés, elles progressent discrètement en observant le terrain, alternant phases de mouvement et de surveillance, face à une « Red force » simulant un ennemi. L’objectif final : fournir suffisamment d’informations au commandement pour arriver à comprendre les intentions de cet ennemi.
Collaboration opérationnelle entre nations différentes
Yellow Guardian vise à perfectionner les procédés tactiques et à entraîner les capacités logistiques et d’appui. Il s’agit aussi d’échanger des connaissances avec ses partenaires internationaux.
Pour cette édition 2024, de nombreuses unités internationales se joignent en effet au Bataillon de Chasseurs à Cheval : la Compagnie de Reconnaissance « Delta » (Luxembourg), la 42me Brigade Verkenningseskadron (Pays-Bas) et les 1er Régiment de Spahis, 2ème Régiment de Hussards, 54e Régiment de Transmission et 61ème Régiment d’Artillerie (France). D’autres unités de soutien belges sont également présentes : le 23ème Bataillon Médical, le 18èème Bataillon Logistique, le 11ème Bataillon du Génie, le 10ème Groupement CIS et le Bataillon d’Artillerie.
« Nous n’avons pas les mêmes méthodes de travail, de communication et de procédés logistiques », explique le Lieutenant-colonel BEM Jean-François Verheust, chef de corps du Bataillon de Chasseurs à Cheval. « Ces différences créent le défi, la difficulté, et nous poussent à nous perfectionner. » La démarche vise non seulement à accroître l’efficacité opérationnelle, mais aussi à consolider la cohésion entre unités alliées.
Une communauté internationale de reconnaissance
Intégrant des forces issues de différentes nations, l’exercice renforce la coopération internationale et l’interopérabilité. En collaborant dans des situations tactiques, les unités participantes partagent leur expertise et augmentent leur réactivité dans des missions multilatérales.
« Réunir autant d’unités spécialisées dans la reconnaissance et la récolte d’information, en provenance de quatre nations, est une première en Belgique », développe le Major Didier Brach, commandant en second du Bataillon de Chasseurs à Cheval. « C’est une véritable communauté internationale de reconnaissance qui est présente lors de Yellow Guardian. »