Près de quatre mois après leur départ pour la Roumanie, les premiers militaires du détachement belge ont remis le pied en Belgique ce lundi 20 juin, suivis ce vendredi 24 d’une autre partie du détachement. Quelques éléments logistiques sont toujours sur place, notamment pour préparer le retour des véhicules.

Etant donné le peu de trafic aérien à Zaventem le 20 juin suite à une grève, le vol de retour de Roumanie a attiré toute l’attention lors de l’atterrissage à l’aéroport militaire de Melsbroek. « Enfin de retour à la maison », devait se dire le premier militaire qui est descendu de l’avion, avec un grand sourire sur son visage. Le suivant descendait lui aussi joyeusement les escaliers. C’est très clair : ça fait du bien d’être de retour.

« Beaucoup de nos gars réalisent vraiment maintenant que nous n’avons pas un travail routinier. Le concept d’être militaire est devenu concret pendant cette période », a déclaré le commandant Florent Gilman. Il dirigeait les Belges qui opéraient dans et autour de la ville roumaine de Constanta. C’est là que les Belges ont travaillé sous le commandement du 27e Bataillon de Chasseurs Alpins français. « Nous nous sommes entraînés côte à côte avec eux, mais aussi avec des Polonais, des Roumains et des Américains ». Cette coopération internationale était au cœur du déploiement de nos troupes belges. « Être prêt à se battre ensemble en cas de conflit, tel était le fil conducteur », a déclaré Gilman.

L’occasion pour le commandant de revenir également sur l’annonce du déploiement final de nos troupes. « Nous étions en stand-by pour la NRF, nous savions donc que nous pouvions être appelés à tout moment. Mais quand cet appel téléphonique arrive avec les nouvelles, vous ressentez vraiment : let’s go ! » Un jour après que les militaires du 1/3 Lanciers ont reçu la nouvelle du déploiement, ils se trouvaient déjà dans la caserne de Marche-en-Famenne. « Tout devait aller très vite. Dire au revoir à la famille et aux amis ainsi que prendre des dispositions pratiques relatives à leur vie privée. Ce ne sont là que quelques-unes des choses qui doivent être faites rapidement lorsque vous réalisez que vous serez loin de chez vous pendant des mois. » Cela a été suivi d’une période de formation courte mais intense, qui a finalement conduit au déploiement effectif du détachement en Roumanie.

Pendant les quatre mois en opération, les Belges ont travaillé au sein d’une structure de commandement multinationale. « Nous avons échangé des pelotons avec différentes nations. Par exemple, vous pouviez avoir un peloton roumain dans votre compagnie un jour et entrainer des procédures radio avec les Français le lendemain », a déclaré Gilman. Le principal souvenir que le commandant rapporte avec lui est celui de la fierté. « Beaucoup de nos recrues sont encore de jeunes militaires. Avec cette expérience en poche, ils savent à quel point la réalité du conflit peut se rapprocher de leur porte. Ils se sont comportés de manière très professionnelle, tant dans la préparation que dans l’opération effective en Roumanie.

Quelques 300 hommes, issus pour la plupart du bataillon 1/3 Lanciers, étaient partis fin février vers l’est de la Roumanie dans le cadre de la NATO Response Force (NRF) après l’invasion russe de l’Ukraine. Mission : protéger le flanc est de l’OTAN. La majorité d’entre eux sont aujourd’hui de retour.