B-FAST: Job well done !

Après 31 jours d’activités, deux rotations d’équipe, 207 volontaires, 3.500 victimes du tremblement de terre et… 8 naissances, la mission de B-FAST en Turquie s’achève en douceur. Mais le retour en Belgique, vendredi 10 mars au soir, de la deuxième équipe logistique et médicale, ne sonne pas le glas de notre hôpital de campagne : la Belgique a fait don à la Turquie de l’hôpital, qui continuera donc à prodiguer des soins à la population.

 

« Une patiente a pris ma main et je voyais la reconnaissance dans ses yeux sans qu’aucun mot ne soit échangé » raconte commandant Griet Vermeulen, anesthésiste. « J’ai été touché par la gratitude et l’amour des victimes, par leur force en dépit des catastrophes », témoigne un logisticien.

 

48 heures chrono

 

Dans les 48h suivant le séisme du 6 février dernier, qui provoquait la mort de plus de 50.000 personnes en Turquie et en Syrie, l’opération B-FAST se mettait en place. Dix vols et 130 tonnes de matériel plus tard, un hôpital de campagne de la taille d’un terrain de football (6.000 m²) était déployé.

 

À peine dix jours après la catastrophe, l’hôpital de campagne était totalement opérationnel, 24h sur 24h et 7 jours sur 7.

 

Chirurgiens, médecins, infirmiers,…

 

En plus de l’équipe logistique assurant le transport du matériel, quelque 13 membres de la Composante médicale ont fait partie de la première équipe. Ils ont été relevés au 26 février par 12 autres militaires.

 

Parmi eux : des chirurgiens, des médecins, des infirmiers, mais aussi un planificateur médical, un pharmacien, un sous-officier en approvisionnement médical, un assistant laborantin et un assistant vétérinaire.

 

3.500 patients… et 8 bébés

 

Plus de 3.500 patients ont été pris en charge à l’hôpital. Huit enfants ont également vu le jour dans la section « Mother & Child ». « Ce service est une vraie plus-value, c’est un rayon de soleil dans les ténèbres de leur réalité », commente le Commandant Torfs.

 

À la caserne Major Housiau de Peutie, les retrouvailles avec les familles des participants à l’opération B-FAST sont chaleureuses. « C’était dur pour nous, mais ça devait l’être encore plus pour elle », partage l’époux d’une infirmière, avec laquelle il a trois enfants. « Ils étaient prêts et formés pour mener une opération d’urgence, ce ne fut pas simple mais il en tirera certainement une expérience positive » atteste la femme d’un volontaire.

 

« Job well done ! Profitez des retrouvailles avec vos familles », conclut le Vice-chef de la Défense (VCHOD), le lieutenant-général Marc Thys. Il est venu accueillir les équipes en compagnie de la ministre de l’Intérieur, Annelies Verlinden, du Vice-Premier ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, Frank Vandenbroucke et de Son Excellence, Ambassadeur de la République de Turquie, Bekir Uysal.

 

Don de l’hôpital

 

L’hôpital de campagne restera en activité, continuera à soigner et à sauver des vies. En tout cas jusqu’à ce que l’hôpital local de Kirikhan redevienne pleinement opérationnel.

 

La Belgique a en effet offert son hôpital de campagne à la Turquie, certains équipements médicaux ainsi qu’une station d’épuration afin de garantir de l’eau potable. La transition entre médecins belges et médecins turcs s’est faite progressivement au cours des dernières semaines.

 

Une petite équipe de dix logisticiens reste encore sur place jusqu’à dimanche afin de rapatrier le matériel restant et assurer le suivi de la transition de l’hôpital de campagne.

Yuki Willems

Vincent Bordignon