Les patients ukrainiens expriment leur gratitude au personnel de l’HMRA
En novembre 2022, l’Hôpital Militaire Reine Astrid (HMRA) admettait cinq victimes de guerre ukrainiennes. Quatre d’entre elles se sont rétablies ces derniers mois et poursuivent leur rééducation. Aujourd’hui, Anthony*, le dernier patient encore présent à l’HMRA, a offert un drapeau ukrainien au directeur et à l’ensemble du personnel qui s’est occupé de ces militaires gravement brûlés. « Du fond du cœur, je tiens à vous remercier », a-t-il déclaré avec sincérité.
Le colonel de Vaulx de Champion, directeur de l’hôpital, a particulièrement souligné le travail d’équipe nécessaire durant cette période. « La langue, en particulier, a posé quelques obstacles au début. Mais grâce aux interprètes, nous avons pu communiquer avec les patients. Infirmiers, kinésithérapeutes, psychologues, interprètes… C’est grâce à l’excellente coordination que nous avons pu fournir ces soins de qualité. »
La méfiance se transforme en confiance
Les infirmiers Ernest et Jiska sont restés au chevet des cinq patients ukrainiens pendant des mois. « Notre tâche consistait principalement à prendre en charge les brûlures, mais aussi, bien sûr, les blessures de guerre causées par le shrapnel (éclats d’obus, ndlr) », explique Ernest.
« Il ne faut pas non plus sous-estimer l’aspect psychologique des soins », poursuit Jiska. « Ils sont grièvement blessés, loin de chez eux et soignés par des personnes qu’ils ne connaissent pas. La mentalité à l’égard des soins de santé est également beaucoup plus pessimiste en Ukraine qu’ici. »
« Au début, par exemple, nous devions toujours expliquer quel type de pilules ou de médicaments nous donnions, parce qu’ils n’avaient pas confiance », note Ernest. « Mais grâce aux interprètes, nous avons noué de bonnes relations et après quelques semaines, nous nous sommes rapprochés. »
Des soins de base pas toujours optimaux
Les soins prodigués avant leur arrivée à l’HMRA n’ont pas toujours été optimaux. « Certains patients sont arrivés ici presqu’aussi raides qu’une planche », raconte Isabelle, kiné à l’hôpital militaire. « Ils étaient restés immobiles pendant des semaines. »
« Anthony, par exemple, souffrait d’une fracture compliquée de la jambe en plus de ses brûlures. Ici, nous l’avons littéralement remis sur pied grâce à la kinésithérapie. »
Expertise
Thomas, chef du service des grands brûlés, explique la collaboration avec les partenaires extérieurs. « Nous soignons les gens, pas seulement leurs blessures, c’est pourquoi nous travaillons avec des partenaires extérieurs pour mener à bien leur rétablissement. L’hôpital universitaire de Louvain a pris en charge la reconstruction des os endommagés d’Anthony. »
Un grand merci
Anthony a été blessé dans l’explosion d’une maison. Il montre une vidéo du bâtiment qui a été touché, seules les fondations sont encore debout. « Après l’explosion, j’ai été envoyé dans trois hôpitaux différents. Les soins n’étaient pas toujours optimaux et j’ai été dans le coma pendant quinze jours. À un moment donné, il n’y avait qu’un seul soignant pour trente patients. »
« J’ai l’impression d’avoir gagné à la loterie », s’adresse-t-il au personnel. « Je n’aurais jamais reçu ces soins en Ukraine. Sur ce drapeau figurent les signatures des quatre autres patients et d’autres militaires de première ligne. En leur nom, je tiens à vous remercier tous du fond du cœur. »
*Anthony est un pseudonyme