La sécurité militaire, une norme utile à tous
Le 7 décembre 2023, le Service Général de Renseignement et de Sécurité (SGRS) a remis officiellement à la ministre Ludivine Dedonder et au Chef de la Défense, l’amiral Michel Hofman, une version actualisée des directives déterminant les normes de sécurité militaire. Ce document a été établi en vue d’assurer un outil optimal pour améliorer la culture de sécurité de la Défense, conformément au plan d’action émis à la suite de l’« affaire Jurgen Conings ».
Communément appelé IF5, ce document de référence concernant la sécurité militaire comporte l’ensemble des normes minimales nécessaires à la protection tant du personnel, des infrastructures et des équipements militaires que des informations classifiées liées aux opérations de la Défense. Les principes généraux qui ont guidé son élaboration visent à garantir la rigueur mais aussi la flexibilité nécessaire aux mesures structurelles pour s’adapter à leur environnement sécuritaire en constante évolution ainsi qu’une collaboration accrue entre les diverses autorités compétentes.
Evolutions législatives et technologiques
L’évolution de la législation relative à la classification et aux habilitations de sécurité, ainsi que certaines avancées technologiques, sont également à l’origine de son adaptation. Ainsi, les menaces dans le domaine de la cybersécurité mais également les règles concernant l’accès aux informations et systèmes classifiés ont largement été modifiées et intégrées au processus de protection des données.
Dans la même optique, l’application du principe de Security by design visera à assurer une sécurité plus robuste des quartiers militaires, tout en favorisant l’accessibilité à qui de droit. Les infrastructures destinées à accueillir les nouvelles capacités (plateformes F-35, véhicules de la capacité motorisée CaMo,…) ou le futur Quartier Général de la Défense, par exemple, appliquent déjà ces nouvelles normes et méthodes, en étroite collaboration avec la Direction Générale des Ressources Matérielles (DGMR).
Organe permanent d’évaluation
En termes d’agilité, l’une des grandes nouveautés est l’introduction d’un organe permanent d’évaluation des règles de sécurité. Grâce à ce « comité de rédaction », le SGRS comme les états-majors ou les unités pourront solliciter, à tout moment, une adaptation des mesures en vigueur pour garantir l’application correcte de la sécurité militaire. Cela facilitera l’adaptation de la Défense aux évolutions technologiques, notamment, et rendra les ajustements nécessaires plus rapides.
Ces nouvelles directives ne sont pas sans impact sur le personnel. La vérification de la fiabilité de nos collaborateurs sera renforcée dès leur embauche et tout au long de leur carrière. L’examen régulier de la loyauté, de l’intégrité et de la discrétion des membres de la Défense, mais aussi des contractants fournisseurs de services, demeure en effet un pilier important de la sécurité de notre organisation.
Impliquer les Chefs de Corps
Par ailleurs, le rôle des Chefs de Corps et de leurs officiers de sécurité, garants de la mise en œuvre de la sécurité militaire sur le terrain, a été révisé pour les impliquer davantage dans le processus. Devenus interlocuteurs privilégiés du SGRS et de la Direction Générale Human Resources (DGHR) en charge de la discipline, ils soutiendront directement l’échange d’informations et la prise de mesures immédiates en ce qui concerne la fiabilité du personnel.
Ces mesures font l’objet d’une large campagne de sensibilisation en interne mais aussi en externe. L’espionnage, la subversion et le sabotage, tout comme le terrorisme, sont aujourd’hui des réalités. La garantie de la sécurité, aussi bien de la Défense que de ses partenaires, passe avant tout par la coopération et le partage des bonnes pratiques. La signature et la mise en œuvre de l’IF5 constituent donc des étapes importantes pour la sécurité de la Défense, mais aussi pour celle de notre pays et ses alliés.
« Un travail de fond »
Ludivine Dedonder, ministre de la Défense : « La version actualisée de l’IF5 est le résultat d’un travail de fond qui prend en compte l’évolution de nos moyens, celle de la technologie, mais aussi le contexte dans lequel nos services travaillent, avec pour objectif l’accroissement de la sécurité au sein des infrastructures de la Défense. Cette version suit non seulement l’évolution de la législation relative à la classification et aux habilitations de sécurité, mais aussi les recommandations du comité R pour faire suite à l’affaire Conings. Ce cadre réglementaire, combiné avec le plan d’action, le plan directeur, et le plan pluriannuel du SGRS, renforce considérablement le département en matière de prévention du risque sécuritaire. Une autre avancée importante de ce règlement est l’introduction d’un organe d’évaluation des règles de sécurité qui permettra d’adapter le cadre de référence aux évolutions technologiques et ainsi répondre plus rapidement aux vulnérabilités émergentes. »