Sportif d’élite militaire : un statut au top !
Ces dernières semaines ont été riches en nouvelles positives pour les sportifs d’élite de la Défense ! Un tout nouveau double champion du monde (400m et 4x400m), suivi d’un champion belge au semi-marathon, suivi à son tour par un médaillé d’or au Pokal Team Challenge en gymnastique. Mais quel est ce statut ? Entretien avec le général Régis Bornain, directeur général Health & Well-being (santé et bien-être), et le premier sergent-major Frederik Van Lierde, ancien athlète et coordinateur des sportifs d’élite, à l’occasion d’un rassemblement des athlètes, le 12 mars à Zeebruges.
Depuis une vingtaine d’années, la Défense offre aux athlètes belges de haut niveau la possibilité de pratiquer leur sport à temps plein. Aujourd’hui, vingt-cinq athlètes défendent les couleurs de la Défense dans le monde entier. « La sélection regroupe des athlètes issus aussi bien de disciplines olympiques que non olympiques, selon un ratio de 75-25 », précise Frederik Van Lierde, qui a lui-même bénéficié de ce statut de sportif d’élite pendant longtemps. Cette année, on peut s’attendre à des performances dans les disciplines suivantes : gymnastique, athlétisme, judo, short track (patinage de vitesse sur piste courte), VTT, BMX, escrime, concours complet d’équitation et parachutisme.
Ambassadeurs de la Défense
« Les sportifs d’élite ont deux missions essentielles », explique le général Bornain. « Ils doivent réaliser de très bonnes performances sportives (top 12 mondial, top 8 européen) et jouer un rôle important d’ambassadeurs de la Défense. » Ces deux aspects sont évalués chaque année.
En tant que vitrine de la Défense, les athlètes sont encadrés de manière intensive. « Je suis en contact quotidien avec eux », poursuit Frederik. « J’organise les rassemblements annuels, je gère les médias sociaux et la communication interne et facilite également le médiatraining semestriel. Six fois par an, les athlètes doivent assister à des événements militaires. Il peut s’agir de jobdays, d’événements sportifs militaires ou d’une compétition de tir. La visibilité est très importante. »
Comme le souligne la ministre de la Défense Ludivine Dedonder, également présente au rassemblement de Zeebruges, « nos sportifs d’élite contribuent positivement à l’image de notre Défense et incarnent deux de nos valeurs importantes : la discipline et la persévérance ».
Défense contre Topsport Vlaanderen et ADEPS ?
« Alexander Doom, notre athlète récemment couronné double champion du monde, n’a pas obtenu de contrat avec Topsport Vlaanderen. La Défense a décidé de le prendre sous son aile. Je ne prétends pas qu’il n’aurait pas réussi sans notre soutien, mais je pense que notre organisation a beaucoup à offrir aux jeunes athlètes prometteurs », explique le général Bornain. Le coureur Robin Hendrix (demi-fond et cross-country) ajoute : « Le comité accorde aux athlètes un an de grâce s’ils n’atteignent pas l’objectif fixé. Nous conservons donc notre statut pendant deux ans. C’est plus sécurisant que chez Topsport Vlaanderen, où ce n’est qu’un an. »
Les sportifs d’élite suivent d’abord une formation militaire de 11 semaines. Ensuite, ils ont la possibilité de pratiquer leur sport à plein temps pour viser les meilleures performances. La Défense leur offre une sécurité d’emploi après leur carrière sportive. « Je n’ai encore aucune idée de ce que je veux faire après ma carrière. Tout est encore possible », conclut Robin.
Jeux olympiques de Paris
« J’espère que nous pourrons participer avec le plus grand nombre possible d’athlètes aux Jeux olympiques de Paris, cet été. Pour l’instant, trois athlètes sont qualifiés : Noah Kuavita (gymnastique), Jarno Verwimp (concours complet d’équitation) et Alexander Doom (athlétisme). Pour beaucoup d’autres, dont la qualification ne repose que sur une seule compétition, j’ai de grands espoirs », déclare Frederik Van Lierde. « Je suis un grand fan de judo », s’exclame le général. « J’attends ces combats avec impatience. »
Ancien sportif d’élite, Frederik Van Lierde enfile encore parfois ses chaussures de course et participera, ce dimanche, à un marathon à Gand. Il porte également les couleurs de la Défense. L’ancien champion de l’Ironman prouve que le statut de sportif d’élite peut être un filet de sécurité pour les jeunes espoirs sportifs