Le SEDEE organise une formation pour la police suisse : « Chaque nation a sa propre spécialité »
Le Service d’Enlèvement et de Destruction d’Engins Explosifs (SEDEE) organise cette semaine, à Eupen et Elsenborn, une formation consacrée aux interventions sur les explosifs improvisés, avec la participation de la police suisse. Face à cette menace complexe, l’échange de connaissances et d’expertise constitue un élément clé pour la sécurité.
L’imposant barrage de la Vesdre se dresse près d’Eupen, avec le plus grand lac de retenue de Belgique. Trois experts en déminage du NEDEX Bomb Squad de Genève se concertent : une bombe à retardement artisanale a été découverte, elle pourrait entrainer une rupture de barrage catastrophique. Il faut agir rapidement, et avec précision, pour neutraliser la bombe à temps.
Ce scénario fait partie d’une formation EOD (Explosive Ordnance Disposal) de cinq jours, destinée à l’équipe de police spécialisée suisse, composée de trois opérateurs et deux observateurs. « Nous sommes chargés d’organiser l’exercice », explique le Major Flise, commandant en second du SEDEE. « Les Suisses peuvent donner des conseils et superviser eux-mêmes le bon déroulement de l’exercice. »
Formations annuelles
La coopération entre le SEDEE et NEDEX remonte à 2002, même si elle est longtemps restée plutôt sporadique. « Mais en 2019, nous avons mis en place un système plus structuré, avec des formations annuelles pour les équipes de déminage spécialisées et les experts EOD de la police du canton de Genève. » De leur côté, les militaires belges du SEDEE participent régulièrement à des exercices en Suisse.
Travailler et s’entraîner ensemble permet aux deux équipes d’accroître leur expertise. « Tous les participants possèdent un bon niveau en termes de connaissances, expériences et matériel. Mais chaque pays présente des affinités particulières dans certains domaines, ce dont l’autre peut profiter. Communiquer avec d’autres nations spécialisées dans le domaine présente ainsi de grands atouts. »
Expertise belge
La Belgique, par exemple, a une longue histoire en matière de déminage, surtout après les deux guerres mondiales. Cette expertise a fait de notre pays un acteur mondialement reconnu dans le domaine de l’enlèvement des explosifs : « On trouve encore des résidus de munitions un peu partout sur le territoire, qui nécessitent quelque 3.500 interventions par an », poursuit le Major Flise.
Forts ensemble
« La collaboration internationale reste essentielle dans notre domaine, tant au niveau technique qu’en termes d’expertise et de coopération générale », conclut le Major Flise. « Le monde EOD est petit, tout comme celui des démineurs. Comme les techniques et les façons de travailler évoluent constamment, rester au fait des développements dans les différents pays est essentiel. »
La formation constante, la coopération et l’échange de connaissances avec des partenaires internationaux permettent au SEDEE d’être prêt à relever tous les défis.