Freezing Winds : coopération et démonstration de force en mer Baltique

La Marine et ses alliés de l’OTAN sécurisent les eaux stratégiques de la mer Baltique dans des conditions extrêmes. Se déroulant du 20 au 29 novembre, l’exercice Freezing Winds illustre l’expertise des marins et renforce leur crédibilité internationale.

 

Important théâtre historique des deux guerres mondiales, la mer Baltique reste un point névralgique. De nombreuses mines y présentent encore une menace qui, combinée aux tensions géopolitiques, rend la mission de l’OTAN dans la région essentielle.

 

« La présence de la frégate Louise-Marie et du chasseur de mine Lobelia est un signal clair de notre capacité à déployer des forces dans des zones de tension élevée, tout en rappelant notre fiabilité en tant que partenaire de l’OTAN », explique la commandante du Lobelia, le Lieutenant de vaisseau de première classe Van den Eynde.

 

Sécuriser les voies maritimes

 

C’est en septembre que le Lobelia a rejoint la flotte permanente de lutte contre les mines de l’OTAN, le Standing NATO Mine Countermeasures Group 1 (SNMCMG1). Les opérations de déminage du groupe naval permettent de sécuriser les voies maritimes, protégeant ainsi les navires tant militaires que marchands. Une nécessité pour le commerce maritime, essentiel à l’économie européenne.

 

Le SNMCMG1 prend également part à plusieurs exercices qui préparent à affronter de nombreuses situations, qu’il s’agisse de garantir la sécurité maritime ou de répondre aux perturbations des lignes de communication stratégiques. Grâce à une formation rigoureuse et des scénarios réalistes, l’exercice Freezing Winds permet ainsi de perfectionner les opérations navales et amphibies, qui jouent un rôle crucial dans les efforts de défense multinationaux.

 

Une coopération belgo-néerlandaise exemplaire

 

Durant Freezing Winds, les navires du SNMCMG1 et du Standing NATO Maritime Group 1 (SNMG1) se joignent à des bâtiments militaires et des aéronefs provenant de quinze pays. Près de 4.000 hommes et femmes y participent.

 

Les chasseurs de mines belge et néerlandais travaillent main dans la main. Le Lobelia et le Willemstad, quasiment identiques, partagent des ressources, des quarts et des procédures. Cette intégration est le fruit de décennies de collaboration étroite entre les deux marines.

 

« Nos équipages s’aident mutuellement en cas de problème technique et s’entraînent ensemble », explique la commandante du Lobelia. Le Lieutenant de vaisseau de première classe Heersema, commandant du Willemstad, ajoute : « Cette coopération étroite est régulièrement citée comme un exemple au sein de l’OTAN pour intensifier les collaborations. »

 

Froid glacial

 

Les conditions hivernales dans la Baltique mettent à rude épreuve les équipages. Températures glaciales, vents violents et vagues de plusieurs mètres compliquent le travail quotidien. Malgré cela, les marins belges se montrent à la hauteur. « Nous ne sommes pas des amateurs et aimons le prouver », déclare le commandant du Lobelia.

 

Les marins bénéficient d’entraînements spécifiques, de pauses régulières pour se réchauffer et d’un équipement adapté. Au sein de l’équipage, une anecdote revient souvent : lors d’une tempête, le Lobelia a traversé des vagues si fortes que dormir ou travailler représentait un défi.

 

Contexte OTAN

 

L’exercice Freezing Winds n’est pas qu’un simple entraînement : c’est une opportunité de renforcer l’interopérabilité entre les marines alliées. Travailler aux côtés de nouveaux pays membres, comme la Finlande, permet de peaufiner les stratégies et d’assurer une réaction rapide en cas de crise. Cette mission ne se limite pas à l’opérationnel : elle symbolise une alliance forte et unie face aux défis mondiaux.

Camille Henry

Adrien Muylaert & IPR Belgian Navy