La construction du chasseur de mine Liège commence en Roumanie

Le mercredi 15 janvier a marqué une étape symbolique pour la Marine belge et la ville de Liège : le début de la construction du Liège, un navire de lutte contre les mines, avec une cérémonie de pose de la quille sur le chantier naval de Giurgiu, en Roumanie. Cet événement lie tradition maritime et modernité, tout en mettant à l’honneur les hommes et les femmes qui feront vivre ce projet.

 

La pose de la quille est une cérémonie riche en symboles. Une pièce de monnaie, à l’effigie de la ville marraine, est soudée à la structure du navire. « Cette tradition porte chance au navire et à son équipage. Elle nous rappelle aussi le lien entre la ville de Liège et la Marine, une histoire que nous sommes fiers de poursuivre », a déclaré Willy Demeyer, bourgmestre de Liège, lors de la remise du « coin » par l’Amiral de division Tanguy Botman,ommandant de la Marine belge.

 

Cette ville, qui a par le passé parrainé le dragueur de mines Georges Truffaut, renoue ainsi avec un héritage qui valorise son ouverture et son esprit d’aventure.

 

Une opportunité pour tous

 

Pour le bourgmestre, la symbolique du M943 Liège va au-delà de son rôle militaire. « Les jeunes Liégeois ont un caractère aventureux et une forte identité, capables de s’exporter tout en restant attachés à leurs racines. Et c’est cette dynamique qu’on retrouve à la Marine, et qui la valorise », souligne Willy Demeyer.

 

La Marine ne cesse de rappeler que ses projets ouvrent des opportunités, aussi bien pour les civils que pour les militaires, en favorisant l’innovation et les échanges culturels.

 

Trajet du navire

 

La phase structurelle se déroulera en Roumanie. Le navire sera ensuite remorqué à Concarneau, en France, où Naval Group sera chargé de la finalisation des travaux.

La construction d’un navire commence par ce que l’on appelle la « première coupe d’acier », au cours de laquelle les premières plaques d’acier sont coupées et assemblées pour former des blocs. La pose de la quille a lieu ensuite, un moment symbolique où une pièce de monnaie est soudée à la quille pour porter chance. Commence alors la construction du « casco », dans laquelle la coque – l’enveloppe du navire – est construite.

L’assemblage comprend 27 blocs, dont la proue, le pont, les salles des machines, les zones de travail et les logements. Au cours de cette phase, des machines lourdes sont également installées à bord. Une fois que la coque est prête, le navire est mis à l’eau et la phase de finition (outfitting) commence. Cette phase comprend l’installation des câbles électriques, l’isolation, les canalisations, la peinture et la mise en place d’autres systèmes.

Après l’achèvement, les essais de réception au port (HAT) et les essais de réception en mer (SAT) sont effectués. Ensuite, l’intégration des systèmes d’armes aura lieu à Lorient, en France.

 

Ce processus permet de répondre aux délais serrés pour la construction de plusieurs navires tout en optimisant les ressources.

 

Projet binational

 

Le programme rMCM est un projet binational entre la Belgique et les Pays-Bas, qui vise à remplacer les capacités de lutte contre les mines des deux marines.

Au total, 12 navires seront construits : pour la Marine belge et six pour la Marine néerlandaise. Tous les navires seront prêts et opérationnels vers 2030.

 

Le programme a été attribué en 2019 à Belgium Naval & Robotics, un consortium composé de Naval Group et Exail. Une centaine de drones seront également produits pour faire partie d’une boîte à outils équipant chaque navire.

 

La France participe également au programme et utilisera le même modèle de navire-mère pour ses navires de déminage. Avec ce navire, la Marine belge renforce ses capacités tout en honorant ses traditions et en inspirant une nouvelle génération.

Martin De Roose & Joni De Boever

Jorn Urbain