
BIONEAR : le laboratoire mobile de la Défense
Depuis 2022, le Service Médical dispose d’un véhicule unique : le BIONEAR, un laboratoire entièrement autonome installé sur un camion. À Neder-Over-Heembeek, une équipe de technologues de laboratoire travaille en permanence à perfectionner les capacités de ce laboratoire mobile. L’objectif est de réaliser, en quelques heures, des analyses médicales et (micro)biologiques dans des zones reculées, endommagées ou hostiles, même sans infrastructure locale ni électricité.
Disposant de l’espace nécessaire pour accueillir divers équipements, le BIONEAR est en mesure d’effectuer un large éventail de tests. Il intervient principalement lors d’incidents chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires (CBRN), mais peut aussi réaliser de nombreuses autres analyses. Les tests cliniques et biologiques ne posent aucun problème, les vétérinaires peuvent y effectuer des contrôles d’hygiène, et le laboratoire mobile collabore avec la division Bio des Laboratoires de la Défense (DLD) à Uccle.
Prêt à intervenir en un temps record
Pour une mission simple, le BIONEAR peut être opérationnel très rapidement. Dans des conditions idéales, moins de deux heures suffisent avant que l’équipe ne commence les analyses. Celle-ci est composée d’au moins deux technologues et d’un responsable, qui est soit un biologiste clinicien soit un vétérinaire, selon le type de tests, et qui valide les résultats.
Le Service Médical a conçu le BIONEAR en collaboration avec l’entreprise belge Praesens Care. Il n’existe actuellement aucun autre laboratoire mobile en Europe capable de fonctionner avec une telle autonomie. Le camion fonctionne en partie sur batteries, ce qui lui permet de travailler pendant un certain temps sans source d’électricité externe. Il est également équipé d’un générateur diesel et de panneaux solaires. Sans raccordement, le BIONEAR peut fonctionner quelques heures ; si les batteries et les réactifs le permettent, il peut rester autonome deux à trois jours au maximum.
Le véhicule dispose aussi d’un système de ventilation et de climatisation. En revanche, il n’est pas encore équipé d’un système de filtration d’eau : les technologues utilisent donc uniquement de l’eau sûre sur place ou de petites réserves emportées dans des citernes portatives.
Des missions d’entraînement en Belgique
Jusqu’à présent, le BIONEAR n’a été utilisé que lors de courts exercices en Belgique, avec en moyenne deux à trois analyses réalisées par mission. Le laboratoire n’est pas conçu pour rester en place plusieurs semaines.
« Il est important de s’habituer à la conduite d’un tel camion et de tester le matériel dans diverses conditions, par exemple dans des endroits sans réseau », explique le Premier sergent-major Sempo, technologue au Military Medical Laboratory Capacity (MMLC) et BIONEAR.
Trois semaines d’entraînement sont d’ailleurs prévues en septembre avec les vétérinaires du Service Médical. Les analyses pourront alors être variées : examens médicaux de sang et d’urine, contrôles environnementaux de l’eau ou des denrées alimentaires.



