Airlift Block Training au Portugal : une symbiose parfaite entre Air et Terre
Des hommes au matériel, tout ce que l’Airbus A400M – l’avion de transport de notre Composante Air – peut transporter est susceptible d’être largué en plein vol. C’est ce qui a été pratiqué lors de l’Airlift Block Training (ABT-A), qui s’est déroulé au Portugal du 4 au 15 septembre. Aux côtés du Special Operations Regiment (SOR) et d’autres unités de soutien, les militaires du 15e Wing de Transport aérien (15W) ont passé deux semaines à s’entraîner pour leurs qualifications dans le cadre d’un scénario tactique.
Sous un soleil de plomb, les techniciens du 15e Wing de Melsbroek préparent au décollage les deux A400M, surnommés « Grizzly ». On relève le niveau d’huile, vérifie les pneus et charge le matériel. Dans quelques instants, les deux avions de transport décolleront de Beja pour aller chercher 80 militaires du 2e Commando à quelques centaines de kilomètres de là, à Tancos. L’objectif ? Un vol d’entraînement tactique au cours duquel une palette de matériel est larguée dans les airs, suivie du détachement de paracommandos.
ABT-A : Air ouvre la voie
L’Airlift Block Training a lieu deux fois par an, une fois avec la Composante Air en commandement (ABT-A), et la fois suivante sous le commandement de la Composante Terre (ABT-L). « L’exercice s’adresse à l’unité terrestre et aérienne. Pour nous, c’est un bon exercice d’entraînement tactique : différents types de droppings, des vols à basse altitude et des manœuvres tactiques sur des pistes courtes, sans oublier l’utilisation d’équipements de vision nocturne », explique le pilote de l’avion, le capitaine aviateur Jens. « L’idée est de voler sans être détecté, d’effectuer un largage puis de disparaître de l’horizon. Pour les paracommandos, il est intéressant de s’entraîner aux largages, avec un scénario tactique une fois la zone de largage atteinte. »
Tests et évaluation
L’ABT-A est une opportunité idéale pour les unités participantes de réaliser des tests dans le cadre de la campagne Operational Testing and Evaluation, l’objectif à long terme étant de les intégrer à la formation standard des pilotes. « Nous sommes encore en train de nous familiariser avec l’A400M, ce qui nécessite encore un certain nombre de tests », poursuit Jens. « Certains de ces tests peuvent être réalisés ici, comme l’extraction en parachute de notre cargaison lors de largages spécifiques. »
Approvisionnement des troupes
Le transport et le largage de matériel sont des compétences cruciales pour l’approvisionnement des troupes, et constituent donc un aspect important de l’ABT. Ce sont des spécialistes de la section RavAir, faisant du Régiment d’Opérations Spéciales (SOR), qui s’en chargent.
« Lorsque du matériel doit être transporté par voie aérienne dans une situation de crise, une de nos équipes les accompagne », explique Fonz de RavAir. « Nous larguons le matériel de deux manières : soit via le Gravity Extraction System (GES) – l’avion s’incline latéralement pendant le vol de sorte que la cargaison roule sous l’effet de la gravité. Soit via le Parachute Extraction System (PES), où un parachute à l’arrière de l’avion tirant la cargaison vers l’extérieur. Qu’il s’agisse de 50 kilos ou de plates-formes de 4 tonnes, nous sommes en mesure de larguer tout ce que l’avion est capable de transporter. »
Des plaines ouvertes
« Nous nous entraînons beaucoup au Portugal, car la météo y est beaucoup plus prévisible qu’en Belgique. Un ciel bleu et une bonne visibilité, de jour comme de nuit », explique Jens. « De plus, l’urbanisation de la Belgique nous empêche de voler à basse altitude en de nombreux endroits, pour éviter les nuisances sonores, alors que c’est nécessaire pour les vols tactiques. Comme il y a plus de plaines ouvertes ici, nous rencontrons moins ce problème. »
Rester opérationnel
« De nombreux membres d’équipage, tant les arrimeurs que les pilotes, ainsi que nos éléments de soutien du mission planning, ont tiré un grand profit de cet exercice en termes de formation. La formation a été positive avec des lessons identified que nous pouvons utiliser à l’avenir comme lessons learned », conclut Jens.
En obtenant leurs qualifications, nos militaires restent opérationnels et sont toujours prêts à être déployés en cas de besoin.