Bergen-Hohne : des armes légères à l’artillerie lourde

À 40 kilomètres au nord de Hanovre, au milieu de la plaine stratégiquement importante du nord de l’Allemagne, se trouve le terrain d’entraînement de l’OTAN Bergen-Hohne. Avec une longueur de 27 kilomètres dans le sens nord-sud et de 18 kilomètres dans le sens est-ouest, c’est l’un des plus grands terrains d’entraînement militaire d’Europe. La base idéale pour un exercice à grande échelle de la Brigade Motorisée.

 

Cet exercice déploie 1308 militaires, 280 véhicules avec 140 tonnes de munitions. Avec environ un quart de ses effectifs, la Brigade Motorisée s’y entraîne aux tactiques, techniques et procédures du 5 au 16 septembre. Cela va des bases absolues aux cas les plus avancés, avec les plus petites armes jusqu’aux plus gros canons.

 

Le fondement

 

« Cet exercice de tir est essentiel pour nous », débute le commandant de brigade, le Colonel Lieven Geeraert.  « Ici, nous formons et entraînons nos hommes sur de grands systèmes, ce qui est à peu près impossible en Belgique parce que les positions de tir sont trop petites ». Une visite du terrain d’entraînement et d’un poste du champ de tir renforcent ses paroles.  « L’entraînement ici est unique et c’est toujours agréable de faire de l’exercice à l’étranger », explique le Premier sergent Nicolas Toussaint, que l’on retrouve au stand de tir avec les mortiers.

 

Trouver un endroit en Belgique où tant d’hommes peuvent être logés et en même temps être formés avec des petits et grands systèmes d’armes, c’est malheureusement impensable.   « Nous venons ici depuis plus de 30 ans, et avec raison. De plus, les relations avec les collègues allemands sont également très bonnes », déclare avec conviction le Colonel Geeraert.

 

L’organisation d’un tel exercice est un exploit, mais ce n’est pas ce qui les effraie à la Brigade.

« Cela doit faire environ six mois que nous avons commencé à organiser cet exercice », explique le colonel Geeraert.

 

Des circonstances imprévues

 

Comme pour tout exercice, il y a un facteur imprévu qui met dès le premier jour des bâtons dans les roues. En raison du temps extrêmement sec de ces derniers mois, un cessez-le-feu a été immédiatement déclaré lundi matin. Les balles traçantes (balles qui rendent visible la trajectoire parcourue) avaient déjà été retirées des munitions par mesure de précaution, mais il était toujours impossible de tirer ce jour-là.  « Dans ces cas-là, l’entraînement doit se faire par d’autres moyens », explique le Commandant Xavier Bernard des Chasseurs Ardennais.  « Nous n’allons pas nous assoir, attendre et ne rien faire. Il y a suffisamment d’exercices d’entraînement alternatifs ».

 

Il y a dès le premier jour une attente unanime, également auprès du commandant de brigade Geeraert : « Qu’il pleuve rapidement ! Peut-être devrions-nous faire une danse de la pluie ? », plaisante-t-il. Cette danse de pluie n’était pas nécessaire, mardi matin les premières averses sont tombées et toute la brigade a pu vraiment commencer à s’entraîner.

 

Le cœur de métier de la Composante Terre

 

Parallèlement à l’exercice à grande échelle de la Brigade Motorisée, l’exercice Storm Tide du Régiment d’Opérations Spéciales (SOR) se déroule en Belgique. Bien que la Brigade Motorisée et le Régiment d’Opérations Spéciales forment deux parties distinctes de la Composante Terre, ils présentent des similitudes majeures : les nombreux entraînements, les camps difficiles et la croissance vers une grande déployabilité du militaire. Cette dernière est l’activité principale de la Défense et rend donc indispensables des exercices de cette envergure.

Nathalie Mylle

Vincent Bordignon

Clint Soete