Bienvenue à bord du Belgica

Depuis février 2022, le navire de recherche Belgica accueille un groupe de scientifiques après d’autres, tous dédiés à l’océanographie. Outre divers instituts et le gouvernement, le Belgica travaille en étroite collaboration avec des universités, dont l’ERM (Ecole Royale Militaire). Nous avons été autorisés à embarquer quelques jours à bord pour le connaître de fond en comble. Nous rejoindrez-vous à bord ?

 

Le capitaine Gaëtan Motmans, le commandant de bord du navire, nous accueille chaleureusement : « Bienvenue sur le nouveau Belgica ! Nous nous sentons immédiatement les bienvenus, mais avec une certaine surprise, je me demande pourquoi il ne porte pas d’uniforme militaire. « Le navire appartient à l’Etat belge, représenté par BELSPO, la Politique scientifique fédérale », explique-t-il. La gestion, en revanche, est entre les mains de l’Institut royal des sciences naturelles (IRSNB), qui a un contrat avec la compagnie maritime française Génavir. « Pendant ma période de commandement du navire, j’ai été détaché à l’IRSNB. D’où ma tenue. Le lien avec la Défense ? « Le Belgica a pour port d’attache la base navale de Zeebrugge. De plus, trois militaires sont à bord pour le contrôle du navire, et je suis l’un d’eux. De plus, le Belgica a le statut de navire auxiliaire de la Composante Marine.

 

Grand navire, grand équipage

 

Avec une longueur de plus de septante mètres, une largeur de près de dix-sept mètres, un tirant d’eau d’environ cinq mètres, trois grandes grues, différentes tailles et types de treuils et une multitude d’autres équipements, vous vous attendriez a beaucoup de membres d’équipage. « Nous ne sommes que 16 personnes pour maintenir le navire à flot et faire fonctionner tout cet équipement », explique le capitaine avec un sourire. « De plus, nous travaillons 24 heures sur 24 et nous remplissons tous plusieurs fonctions. »

 

Pas de gouvernail, moteurs économiques et merveilleusement silencieux

 

Lorsque nous entrons dans la passerelle, nous remarquons immédiatement qu’il manque le grand gouvernail typique. « C’est un grand pont très moderne. Pendant la journée, une seule personne est nécessaire pour naviguer. Lorsque nous connaissons notre itinéraire à l’avance, nous pouvons l’enregistrer et mettre le navire en pilote automatique. Le capitaine Motmans montre deux boutons sur une table qui ressemble à une console de jeu géante : « Sinon on barre avec ces deux boutons », sourit-il. « Certains pensent que c’est dommage que le gouvernail soit parti, ça ne me dérange pas tellement. »

 

Le Belgica est alimenté électriquement par des générateurs diesel, fabriqués par une entreprise de Gand, ville marraine du navire de recherche. C’est un navire à très faibles émissions grâce au catalysateur qui réduit les émissions présentes. Ce qui est particulièrement frappant, c’est à quel point le navire est merveilleusement silencieux. « Les moteurs sont totalement insonorisés pour ne pas générer de vibrations ou de bruit dans l’eau. Ceci est important pour ne pas causer de nuisance lors des mesures et exercer le moins d’influence possible sur notre environnement. De plus, le navire contient un système de réduction du roulis afin que le navire soit très stable dans l’eau et ne se balance que doucement d’avant en arrière.

 

Pas de manque de laboratoires

 

Le Belgica offre un espace à 24 chercheurs qui peuvent travailler avec un équipement scientifique de pointe. « Nous avons plus de 400 mètres carrés de laboratoires. Laboratoires humides, laboratoires secs, laboratoires spécifiques pour la recherche sur les poissons ou les aérosols. Le Belgica peut donc soutenir de nombreux types de recherche tels que la pêche, la biologie, la géologie, l’hydrographie, etc.

 

Le navire passe environ 300 jours en mer chaque année avec une autonomie de 30 jours.

« Notre domaine de recherche s’est considérablement élargi par rapport à l’ancien Belgica », explique le capitaine Motmans. « Bien sûr, nous travaillons beaucoup en mer du Nord, mais nous sommes également présents en mer Méditerranée et dans l’océan Atlantique, parfois jusqu’à l’équateur. En été, nous pouvons même aller jusqu’en Arctique.

 

La plus belle vue

 

Il faut le dire. Un navire en haute mer avec rien d’autre que de l’eau autour de vous, cela reste quelque chose de spécial. Le capitaine Motmans nous montre le chemin du nid de corbeaux via une petite échelle. « On n’y va pas très souvent, mais c’est surtout un endroit important quand on fait des études sur les oiseaux ou les mammifères marins. » Lorsqu’il ouvre la porte, il ajoute : « Ici, vous avez sans aucun doute la meilleure vue de tout le Belgica. » L’étendue de la mer tout autour nous dépasse.

Nathalie Mylle

Adrien Muylaert

Mathieu Duhembre