La Défense contribue à la sécurité dans le Golfe de Guinée

Le Golfe de Guinée, en Afrique de l’Ouest, est en proie à la piraterie et au vol depuis des années. Les enlèvements, les prises d’otages, le vol de cargaisons sur des navires ainsi que la pêche illégale sont monnaie courante. La piraterie est non seulement synonyme de pertes économiques mais aussi de souffrance humaine. La Défense contribue à la sécurité de ces eaux internationales : deux militaires belges dispensent une formation dans le domaine de la sécurité et du renseignement aux militaires béninois du pays frontalier et contribuent ainsi à renforcer la sécurité du port international de Cotonou.

 

Le port international de Cotonou est le poumon financier du Bénin, la porte d’entrée économique entre l’Europe et l’Afrique de l’Ouest. Pour notre pays, le grand port, qui est en connexion directe avec le port d’Anvers, représente un chiffre d’affaires d’environ 100 millions de dollars. Le Bénin, quant à lui, nous fournit principalement du papier, du cuivre, de l’acier, diverses sortes de noix et types d’huiles végétales. L’important port borde le Golfe de Guinée et, selon les chiffres du Bureau Maritime International, a enregistré pas moins de 52 cas de piraterie l’année dernière. Bien que la situation sécuritaire semble s’améliorer, le Golfe reste donc un endroit dangereux. Afin de mieux contrôler la situation et d’accroître l’efficacité et la confiance dans le port, l’armée béninoise sollicite le soutien du partenaire bilatéral qu’est la Belgique. ENABEL, l’agence de développement du gouvernement fédéral belge, a donc mis en place le projet PASPort (Projet d’Appui au développement du Secteur (para)Portuaire) et fait appel depuis 2021 aux connaissances de la Défense pour contribuer au projet.

 

Ainsi, du 12 au 23 décembre, deux militaires belges de l’Ecole du Renseignement et de la Sécurité ayant une expertise en renseignement tactique ont donné, pour la deuxième fois, une formation à dix officiers et sous-officiers subalternes de l’armée béninoise. La formation, intitulée « Cours d’orientation sur le renseignement de base II », est un cours sur mesure et à la demande qui fournit des outils et des idées aux (futurs) analystes militaires travaillant dans le domaine du renseignement. « Nous travaillons avec des logiciels accessibles gratuitement et nous voulons seulement être une source d’inspiration. L’intention est qu’ils puissent éventuellement étendre ou ajuster leurs propres systèmes opérationnels en fonction de nos trucs et astuces » explique le commandant Rodolphe, enseignant du cours. « Lorsque les militaires belges donnent cours, ils apprennent aux étudiants à travailler avec les ressources dont ils disposent. De cette façon, ils peuvent également poursuivre le projet lorsque nous aurons terminé notre mission et ne serons plus là » ajoute plus tard l’adjudant Benjamin (adjoint de l’attaché de Défense).

 

Les dix ‘étudiants’ ont tous reçu un certificat le 22 décembre. « Sans les outils que nous recevons, il serait beaucoup plus difficile de faire les bons liens lors des analyses » explique Maître Hermann, qui travaille au centre de commandement opérationnel de la Marine béninoise.

 

Cette contribution plutôt modeste de la Défense obtient un résultat sans précédent. Chaque maillon, aussi petit soit-il, contribue à la sécurité et au développement durable du Golfe de Guinée et des pays de la région. Le gouvernement béninois demande déjà une extension de la coopération. La présence de l’armée belge est déjà notée pour 2023.

Kerlijn Puttemans

Clint Soete