Chaturanga : Prêts à vous challenger ?
Challenge sportif de 32 épreuves d’adresse, de force et d’équilibre, Chaturanga met en compétition 98 équipes à Tournai, du 30 mai à ce vendredi 2 juin. Sauts, tirs et lancers de grenade figurent au programme de cette course contre la montre.
À l’origine, « Chaturanga » est un terme militaire indien qui désignait la formation d’une armée en quatre composantes : éléphant, cavalier, char et fantassin. Mais depuis 1985, il s’agit aussi d’un challenge sportif militaire qui se déroule à Tournai. Chaque équipe compte quatre membres d’une unité. Il peut s’agir de militaires, de policiers ou de membres des forces spéciales – venant de Belgique mais parfois aussi de l’étranger.
Départ toutes les 10 minutes
« Vingt-cinq équipes démarrent chaque jour, à raison d’un départ toutes les 10 minutes », explique l’Adjudant Laurent Dauvillée, Physical Training Instructor et l’un des organisateurs du challenge. « Elles sont encadrées par 48 personnes dont 5 équipes d’arbitres qui tournent en permanence. Nous avons du personnel pour la sécurité des armements, pour les briefings de début de course, le 23ème Bataillon médical en appui, et même une personne du 1/3 Lanciers parmi l’excellent personnel tournaisien qui encadre les tirs. »
« Les trois semaines précédant le challenge, les équipes sont libres de venir s’entraîner. Durant la compétition, nous cherchons à donner les mêmes chances à chacun, en visant l’équité. Les équipes sont briefées par un Powerpoint décrivant chaque obstacle et elles reçoivent l’aide des arbitres » poursuit l’Adjudant Dauvillée.
Oser participer
Les meilleurs chronos tournent autour des 18 minutes, la moyenne étant de 23 minutes et certains… prenant le double du temps. Il y a moins de 10% de participantes, seule une équipe étant entièrement féminine.
« Souvent on n’ose pas s’inscrire », dit un participant. « On pense que c’est trop difficile mais en fait c’est possible. » « Je suis surtout là pour le fun, pour l’ambiance et pour revoir d’anciens collègues » raconte un autre. « Même si on possède des armes longues à la police, on n’a pas l’habitude de courir et sauter avec, cela nous fait de l’entraînement », raconte une équipe de la police d’Ottignies.
Le toboggan
« Chaque année, on essaye d’améliorer le parcours, en rénovant et en créant de nouveaux obstacles », explique Laurent Dauvillée. Le toboggan inversé fait partie des créations récentes, datant de l’an dernier. Cet obstacle consiste à se hisser à plus de deux mètres pour ensuite glisser sur une tôle en pente. « Nous avons pensé cet obstacle pour mettre en avant le team-building plutôt que l’individu. À moins de savoir faire des sauts de kangourou, cette épreuve doit être réussie en équipe. »
« La configuration du terrain constitue un challenge en soi. Très vallonné, il devient une véritable pataugeoire par temps mouillé. » Un obstacle de saut dans l’eau nommé « trempette » se situe en fin de parcours juste avant que les participants montent sur « l’égouttoir ». Évidemment, un obstacle non franchi résulte en une pénalité de points.
Le lancer de grenade
Les épreuves de tir et de lancer de grenade valent pour la moitié des points. « Les grenades pèsent 575 grammes et sont à lancer entre 20 et 35 mètres. La valeur des tirs dépend de la difficulté de précision. Les candidats ont deux minutes pour tirer cinq munitions. »
Une main tendue pour viser le lieu d’arrivée, l’autre fermement serrée sur la grenade, la ministre de la Défense, Ludivine Dedonder, a également pu participer au lancer de grenade. « Un lancer ne s’effectue pas qu’avec le bras, mais avec tout le corps », guide l’Adjudant Laurent Dauvillée.
La ministre en a profité pour motiver les jeunes élèves du centre de formation de logistique de Tournai, de futurs mécaniciens, qui ont réalisé une belle prouesse : terminer la course en 19 minutes et 20 secondes.