De nouvelles procédures d’approche pour nos avions

Depuis le 7 septembre, la base aérienne de Beauvechain permet aux pilotes d’utiliser une nouvelle procédure d’approche, basée sur un signal GPS amélioré. Ce système de navigation EGNOS sera également mis en œuvre à Kleine-Brogel et à Florennes en 2024. Les avantages : plus de sécurité, plus de précision, mais aussi davantage de possibilités de formation pour les pilotes.

 

Après un an de travail acharné, nous y sommes : de nouvelles procédures sont progressivement mises en place pour nos avions, plus sûres et plus précises. En reposant sur un ensemble de stations terrestres, de satellites et de centres de contrôle, le système EGNOS (European Geostationary Navigation Overlay Service) émet un signal radio qui ajoute des informations complémentaires au signal GPS.

 

De 15 à 3 mètres

 

Celui-ci gagne ainsi en précision, passant de 15 à 3 mètres, tant horizontalement que verticalement. Une plus-value particulièrement utile pour l’aviation – le système permet aux pilotes d’approcher la piste dans de meilleures conditions – mais aussi pour la navigation maritime et le transport ferroviaire, sans oublier les géomètres et les utilisateurs de drones.

 

Sans être la première utilisatrice militaire du système, la Défense figure désormais parmi les pionniers en Europe dans l’utilisation de ces nouvelles procédures d’approche. La signature, en juillet dernier, d’un accord de travail avec le fournisseur de services satellitaires ESSP, a permis d’introduire ce système dès le 7 septembre sur la base de Beauvechain. Quant aux bases aériennes de Kleine-Brogel et de Florennes, elles suivront courant 2024.

 

Sous les nuages

 

Utiliser les signaux EGNOS et GPS place les avions dans une position idéale juste au moment d’atterrir – généralement en dessous de la couche nuageuse – ce qui facilite grandement le contact visuel avec la piste. Cette procédure de navigation dite LPV (« Localiser Performance with Vertical guidance ») permet ainsi d’améliorer la sécurité aérienne dans des conditions météorologiques défavorables et d’accroître la précision de l’approche. La Défense utilise les minima « LPV-200 », ce qui signifie que l’avion peut descendre à une hauteur de 200 pieds, soit 60 mètres, en exploitant le système.

 

Remplacement

 

En fait, cette performance est déjà atteinte avec les systèmes actuels PAR (« Precision Approach Radar ») et ILS (« Instrument Landing System »). Cependant, non seulement ces systèmes nécessitent des installations au sol, avec tout ce que cela engendre en termes d’entretien et de coût, mais la Défense cherche à réduire l’utilisation des systèmes PAR en raison de leur âge avancé. Le système ILS pour sa part restera bel et bien en service car tous les avions ne sont pas certifiés pour utiliser EGNOS – c’est le cas en particulier des F-16.

 

La mise en œuvre de la procédure LPV constitue par contre un outil essentiel pour les avions de transport stratégique, ainsi que pour les futurs hélicoptères et avions d’entraînement. Ces procédures avancées amélioreront de manière significative leurs capacités d’entraînement, améliorant ainsi le succès et la sécurité de l’ensemble des missions. Autre atout non négligeable : elles permettent une activation plus rapide des aérodromes de réserve de l’OTAN dans toutes les conditions météorologiques.

Bilitis Nijs & CyP