Le programme de lutte antimines UNMAS (United Nations Mine Action Service), forme et conseille de nombreux pays à travers le monde, spécifiquement ceux qui participent activement aux opérations de maintien de la paix de l’ONU. L’accent est placé sur les risques relatifs aux engins explosifs (EOD ; Explosive Ordnance Devices) et sur la formation des militaires travaillant sous mandat de l’ONU. Du soldat sur le terrain à l’officier dans un état-major, les formations dispensées par l’UNMAS ont permis ces dernières années d’avoir un impact significatif sur la réduction des personnes victimes de l’explosion d’un EOD mais également d’améliorer la sensibilisation aux risques inhérents à ces engins dangereux et mortels.

Comme de nombreux pays, principalement africains, souhaitent recevoir un appui pour développer ces formations très spécifiques, l’UNMAS a collaboré avec l’OTAN pour pouvoir employer des opérateurs EOD expérimentés afin de renforcer ses équipes et ainsi répondre favorablement aux nations qui ont sollicité l’appui de l’ONU. Le but étant de former une TMAT (Threat Mitigation Advisory Team – Équipe consultative pour la réduction de la menace) mobile qui dispensera des cours IED-TM (Improvised Explosive Device Threat Mitigation – Réduction de la menace liée aux engins improvisés) dans les pays demandeurs.

Afin de déterminer avec soin dans quels pays ces opérateurs EOD seront déployés, le colonel Marc Bouthé, Belgian Military Advisor auprès des Nations Unies, a participé la semaine dernière à des réunions en Ouganda et au Kenya. Cela permet d’avoir une vision stratégique et diplomatique sur les futurs déploiements qui seront effectués par les opérateurs EOD. En étroite collaboration avec les représentants de l’UNMAS, une liste de pays prioritaires sera prochainement établie et le premier déploiement aura lieu dans un avenir proche.

Pendant deux ans, des militaires du SEDEE (Service d’Enlèvement et de Destruction d’Engins Explosifs) seront déployés pour de courtes périodes dans les pays concernés afin que ceux-ci puissent, à leur tour, développer leur savoir-faire et leurs compétences.

Les opérateurs EOD sélectionnés par le SEDEE ont déjà effectué de nombreuses missions en Afghanistan, en Irak et au Mali. Grâce à leur expérience sur le terrain, ils seront apte à pouvoir aider les pays demandeurs afin de diminuer les risques liés aux dangers d’engins explosifs et de munitions.

En Ouganda, les 5 opérateurs déployés ont parcouru le programme des formations qu’ils devront dispenser et ils ont également eu l’opportunité d’y insérer leurs propres expériences. Ils ont directement pu sensibiliser des officiers d’état-major issus de nombreux pays (Ouganda, Sénégal, Togo, Zambie, Tchad, Egypte, Maroc, Burundi, Vietnam) sur les différents composants d’un engin explosif improvisé et sur leurs dangers très spécifiques. Ces officiers seront à leur tour déployés très prochainement avec la mission UNIBAT (UN Infantry Battalion) et suivront une formation de pré-déploiement au sein du Regional Support Centre Entebbe (RSCE).

Arrivés au Kenya, nos opérateurs ont eu l’occasion de visiter l’« Humanitarian Peace Support School » (HPSS) de l’armée kenyane qui dispense de nombreuses formations dans le domaine EOD. Un soin minutieux a été apporté aux installations extérieures et au matériel didactique afin de dispenser des formations d’une grande qualité reconnues et certifiées par l’UNMAS. Le personnel EOD a d’ailleurs été impressionné par le village d’entraînement qui a été construit et par le niveau de connaissance des instructeurs kenyans.

Depuis quelques années, le SEDEE a participé à de nombreux déploiements à l’étranger (Kosovo, ex-Yougoslavie, Afghanistan, Irak, les côtes somaliennes, Mali) et la réputation des opérateurs EOD belges est mondialement reconnue.