Entre les griffes d’Iron Wolf en Lituanie

Du 17 au 30 octobre s’est tenu à Pabrade (Lituanie) le grand exercice multinational ‘Iron Wolf’ dans le cadre de la mission de l’OTAN enhanced Forward Présence (eFP). Le détachement de militaires belges a pris part avec leurs collègues de l’OTAN à cet exercice dont la coopération internationale et la défense constituaient le point central.

 

Dimanche matin, Pabrade, 07h00. Les troupes de l’OTAN désignées pour l’exercice, les forces bleues, ont été déployées avec attention dans les bois du gigantesque terrain d’exercice. ‘Iron Wolf’ a débuté quelques jours avant par un exercice du niveau brigade avec à sa tête la brigade lituanienne éponyme. La contribution belge, une compagnie d’infanterie motorisée d’environ 150 Chasseurs Ardennais a été intégrée dans le ‘battlegroup’ lituanien. Ce dernier est composé d’environ 1700 militaires venant de Belgique, d’Allemagne, de Norvège, du Luxembourg, des Pays-Bas et de Tchéquie.

 

Une fusée éclairante illumine le ciel. L’attaque défensive débute. Un échange de tirs se produit dans un espace ouvert avec un canon DF90 sur un véhicule blindé piranha qui arrose dangereusement tout autour de lui. Pour l’OTAN, en tant qu’organisation défensive, l’organisation d’un tel exercice est cruciale. Les exercices de ce genre  renforcent en effet les missions de dissuasion et de défense.

 

Une étape importante

 

A la fin du mois de septembre, l’exercice précédent, premier jalon du ‘battlegroup’ ‘Rising Stallion’, était une préparation pour ‘Iron Wolf’. Après l’entraînement au niveau du ‘battlegroup’ débute la préparation au niveau de la brigade avec plus d’unités impliquées. Dans cet exercice, le ‘battlegroup’ démontre qu’il est prêt, avec ses alliés de l’OTAN, à défendre la Lituanie et à repousser les menaces.

 

Iron Wolf est également un exercice de certification (Certex) dans lequel les participants du ‘battlegroup’ sont évalués selon les normes de l’OTAN. De cette manière, ils testent également l’intégration du ‘battlegroup’ multinational au sein de la brigade de l’armée de terre lituanienne. Des observateurs-coaches-formateurs (OCT) circulent partout afin de tout orienter dans la bonne direction avant, pendant et après l’exercice.

 

Entrainer offensivement et défensivement

 

Après une alerte au petit matin du premier jour, tous les véhicules et l’équipement ont été rapidement préparés. Il y a eu un mouvement tactique et le ‘battlegroup’ était prêt à mettre le scénario en pratique. L’entièreté du détachement belge de l’eFP est généralement stationné à Rukla, mais pour des exercices à grande échelle comme celui-ci, ils ont été déplacés à Pabrade en Lituanie orientale.

 

En plus de la partie défensive, les troupes ont également préparé une attaque ultérieure qui aura lieu dans le courant de la semaine.

 

Jeudi matin, l’impressionnante colonne de Piranha a démarré et s’est frayée un chemin à travers les bois et le sable mou. Toutes les conditions étaient réalistes, des champs de mines étaient également délimités et même des actions aériennes ont eu lieu. Ce sont de longues journées pour les militaires, mais c’est une occasion exceptionnelle de s’entraîner au niveau international à une si grande échelle.

 

La présence de l’OTAN sur son flanc oriental est plus cruciale que jamais. “Nous faisons de la dissuasion, mais si cela ne fonctionne pas, nous défendrons nos alliés de l’OTAN. Cette présence représente un signal fort que les alliés sont prêts à défendre chaque mètre carré de leur territoire si nécessaire”, a déclaré le lieutenant-colonel Maulbecker, commandant du ‘battlegroup’ eFP de l’OTAN.

 

Le détachement belge restera en poste en Lituanie jusqu’au début de l’année 2023

Bilitis Nijs

Vincent Bordignon

Mathieu Duhembre