Exercice MjØlner 2022 : la frégate Léopold I s’entraîne au-dessus du cercle polaire

La semaine dernière, la frégate Leopold I participait à l’exercice international « MjØlner 2022 » au large des côtes norvégiennes. L’accent était mis sur le tir de nombreux systèmes d’armes différents et sur la formation interne de l’équipage en cas d’incendie, de défaillance technique ou de problèmes médicaux. Environ 156 personnes étaient à bord : du boulanger au responsable de la sécurité, du technicien au contrôleur aérien.

 

L’exercice MjØlner, littéralement « le marteau du dieu norvégien Thor », s’est déroulé dans le Grand Nord, près du champ de tir norvégien Andoya Space Defence, et a lieu tous les deux ans. Cette année, des navires des marines danoise, néerlandaise, allemande et norvégienne étaient également présents pour l’exercice.

 

Ces différents pays ont effectué des exercices de lancement simultanés dans un scénario tactique aussi proche de la réalité que possible. Le Léopold I faisait partie de la flotte qui opérait comme un groupe de mission. Pendant le scénario fictif, il y avait principalement une menace aérienne et une menace des navires ennemis. De nombreux systèmes d’armes différents ont été utilisés, comme les missiles Seasparrow de l’OTAN, le canon et le goalkeeper (une arme de défense automatique). La cerise sur le gâteau a été la première utilisation du missile Harpoon Block 2, et la première coopération avec les spotters belges qui ont donné des indications de cible pour les tirs depuis une île.

 

Non-stop

 Pendant l’exercice, le rythme de vie à bord fut complètement chamboulé. Tant sur le plan technique que sur celui du personnel, tout devait être au point.

 

« C’est un jeune équipage, il doit donc être prêt à tout moment. Tout doit fonctionner sans interruption, comme dans la réalité. Ils connaissent toutes les procédures, mais au bout d’un moment, on se lasse. Il faut tout de même rester concentré », explique le commandant Colonval, qui dirige le navire.

 

Les scénarios et conditions difficiles exigent une préparation minutieuse de tous les membres de l’équipage. « Ces semaines de préparation ont été difficiles pour l’équipage. J’ai vraiment poussé le navire à un niveau élevé, plus élevé que nécessaire, pour m’assurer que tout se passe bien. Et cela porte aujourd’hui ses fruits », déclare le commandant.

 

S’attendre à l’inattendu

 Dans le centre de commandement aussi, il y a un sentiment de concentration suprême. Depuis la chambre noire, on prépare tout pour le lancement des différents systèmes d’armes.

 

Contrairement à d’autres exercices en mer, l’équipage du navire ne savait pas exactement ce qui allait se passer. « Lorsque tout est connu à l’avance, cela devient ‘une liste’ où presque rien ne peut aller de travers. L’inattendu est très similaire à la guerre effective, où vous ne savez pas non plus ce que l’ennemi va faire ou ce qui se présente à vous », explique Robby Clerinx du Maritime Warfare Center de Den Helder.

 

Après une semaine éprouvante sur le champ norvégien et une période d’entraînement réussie près du cercle polaire, le rideau est tombé le 13 mai dernier. Le Léopold se préparera bientôt pour sa prochaine mission, mais d’abord la parade de la flotte à Anvers pour le 75e anniversaire de la Marine le 18 mai.

Bilitis Nijs

Vincent Bordignon

Damien Van Laethem