La Composante Air de la Défense, fidèle partenaire de la coopération interdépartementale

Depuis les attaques terroristes de 2016 et la pandémie de corona, on voit beaucoup plus souvent des militaires patrouiller dans les rues ou aider dans les centres de soins. Ils accomplissent ces tâches avec un dévouement total, même si elles ne font pas partie de leur activité principale. Il s’agit de missions de soutien à d’autres services publics fédéraux (SPF) dans le cadre de l’aide ou du soutien à la nation. Dans les semaines à venir, dans cette série, nous examinerons comment les composantes et les départements de la Défense contribuent à cette coopération interdépartementale. Commençons par notre Composante Air.

 

Jusqu’à l’été dernier, le 80e escadron UAV de la base aérienne de Florennes a utilisé son drone ou UAV (unmanned aerial vehicle) plusieurs fois par an au-dessus de la mer du Nord afin de surveiller les rejets illégaux de déchets. Il a réalisé cette mission au profit du Carrefour d’Information Maritime à Zeebrugge. Une autre mission du 80e escadron consistait à survoler, pour le compte des douanes, les routes de contrebande connues dans les Ardennes : une collaboration interdépartementale entre le ministère de la Défense nationale et le SPF Mobilité et Finances.

 

L’ange gardien de notre côte belge, l’hélicoptère de sauvetage du 40e escadron de la base de Coxyde, se tient prêt jour et nuit pour des missions de recherche et de sauvetage (Search and Rescue – SAR). Non seulement en mer, mais également à l’intérieur des terres, dans le cadre d’accidents ou de catastrophes aériennes. Ces missions sont exécutées à la demande du Centre national de crise, du Centre de sauvetage et de coordination (RCC) auprès du Control and Reporting Center (CRC) à Beauvechain ou du Centre de sauvetage et de coordination maritime (MRCC) d’Ostende.

 

L’opération Vigilant Guardian (OVG), à savoir le déploiement de militaires armés pour soutenir la police fédérale dans la lutte contre le terrorisme, représente la coopération interdépartementale la plus connue entre la Défense et l’Intérieur. Les spécialistes de la force protection (protection des troupes) de notre Composante Air assurent depuis cinq ans la surveillance et la sécurité de centres commerciaux, de l’aéroport de Charleroi et de la centrale nucléaire de Doel.

 

Lors des réunions importantes de l’UE ou de l’OTAN, l’espace aérien au-dessus de Bruxelles fait l’objet d’une surveillance et d’une sécurité accrues. Cette opération dénommée Joint Umbrella est menée en collaboration avec le service d’appui aérien de la Police fédérale. En fonction du scénario choisi par le Centre national de crise, la Composante Air met à disposition des hélicoptères et des avions de chasse. Cette activité est coordonnée par le nouveau National Airspace Security center, qui est hébergé dans le Control and Reporting Center sur la base de Bevekom et travaille en étroite collaboration avec les contrôleurs aériens du Air Traffic Control Center (ATCC). Une autre coopération entre la Défense et l’Intérieur.

 

Les Non-combattant Evacuation Operations (NEO) consistent à déployer notre flotte de transport aérien tactique pour évacuer nos compatriotes et des ressortissants européens de zones de crise. La Défense soutient le SPF Affaires étrangères dans ce type d’opérations.

 

Outre cette mission NEO, le 15e Wing Transport aérien et l’aéroport militaire de Melsbroek sont des partenaires fidèles du SPF Affaires étrangères pour l’accueil, la manutention et le stationnement des avions des chefs d’État et de gouvernement. Depuis un an et demi, l’Airbus A321 de la Défense a été utilisé à plusieurs reprises, durant la crise du coronavirus, pour des vols de rapatriement de compatriotes et d’alliés européens depuis l’Europe et l’Afrique.

 

Le Wing Meteo de notre Composante Air fournit également des informations au secteur civil. Il informe le Centre de crise du Ministère de l’Intérieur en cas de risque de conditions météorologiques dangereuses telles qu’une tempête ou de fortes pluies. Ce dernier peut alors à son tour prendre les mesures de sécurité nécessaires pour la population. Pendant les longues périodes sèches et chaudes, il fixe un index d’avertissement pour le risque d’incendie pour les administrations communales de Campine et de Bourg-Léopold afin de protéger les nombreuses landes et la belle nature de la région. Cerise sur le gâteau, il fait partie du projet Space Weather. Ce système mesure le rayonnement du soleil et l’impact du rayonnement électromagnétique.

 

Au mois de décembre 2019, l’ATCC, qui était hébergé à Semmerzake depuis de nombreuses années, a pris ses quartiers dans un tout nouveau bâtiment sur le site de Skeyes à Steenokkerzeel. Et ce, dans la perspective d’une future synergie avec le contrôle du trafic aérien civil. Le déménagement de l’ATCC comporte de nombreux aspects intéressants sur le plan professionnel. Il doit ainsi collaborer de manière constructive avec les collègues civils pour utiliser l’espace aérien belge, restreint mais très fréquenté, de manière plus efficace, plus sûre, plus écologique et plus dynamique. La Défense aura toujours accès à l’espace aérien militaire afin de mener des opérations et des exercices. Toutefois, une fois la mission ou l’entraînement militaire terminé, l’aviation civile pourra utiliser cette zone après coordination.

 

La Belgian First Aid and Support Team, plus connue sous le nom de B-FAST, envoie des secours belges dans les zones de crise et de catastrophe à l’étranger. Cette organisation interdépartementale résulte d’un partenariat entre les services publics fédéraux de l’Intérieur, des Affaires étrangères, du Commerce extérieur et de la Coopération au développement, de la Santé publique et de l’environnement et de la Défense. Elle utilise souvent des avions cargo militaires du 15e Wing Transport aérien pour transporter du personnel et du matériel. L’été dernier, des C-130 Hercules ont encore transporté plusieurs dizaines de tonnes d’aide au Liban, qui avait été frappé par une forte explosion.

 

Forts ensemble

Le déploiement de notre Composante Air n’est en fin de compte qu’une partie d’un ensemble plus vaste. La population associe souvent la Défense, plus connue sous le nom d’armée belge, à des soldats forts, lourdement armés, en tenue de combat, équipés de sacs à dos et de gilets pare-balles. Les personnes vivant à proximité d’un aéroport militaire associent rapidement l’armée à des hélicoptères et des avions bruyants et volant à basse altitude.

 

La Défense représente bien davantage que des avions et des hélicoptères. En effet, les collègues de la Marine, de la Composante Terre et bien évidemment de la Composante Médicale se tiennent quotidiennement au service de notre nation.

 

Les attaques terroristes du 22 mars 2016 et la pandémie de coronavirus qui nous affecte depuis dix-huit mois n’ont fait que renforcer ce tableau. Depuis cinq ans, les militaires armés font partie de notre quotidien. Depuis l’été 2020, les médecins et infirmiers militaires font la toilette et soignent les personnes âgées. Au mois de juin, des soldats bien armés ont battu la campagne durant quatre semaines à la recherche d’un collègue.

 

Nous, les militaires, accomplissons toutes ces tâches avec un dévouement, un investissement et un professionnalisme sans faille. Pourtant, ces missions ne relèvent pas des principales activités de la Défense. Il s’agit de missions de soutien à d’autres services publics fédéraux (SPF) dans le cadre de l’aide ou du soutien à la nation. Chaque jour de l’année, quelles que soient les catastrophes ou les crises, la Défense est un fidèle partenaire dans la coopération interdépartementale au service de notre nation.

 

Inversement, la Défense sollicite souvent une collaboration avec des services d’autres départements afin de mener ses tâches quotidiennes à bien. La coopération interdépartementale nous rend plus forts et constitue donc un maillon important de la chaîne de la vie quotidienne.

Jo Vanden Broeck

Jo Vanden Broeck , Michael Moors, Kristof Moens