La Défense et skeyes : davantage d’éoliennes avec une opérationnalité et une sécurité équivalentes

Installer davantage d’éoliennes dans plus de lieux en Belgique, sans pour autant compromettre ni la sécurité de l’espace aérien ni la capacité opérationnelle de la Défense :tel est l’objectif du plan d’action conjoint de la Défense et de skeyes, présenté officiellement ce jeudi 20 juin lors d’une rencontre entre acteurs militaires et civils.

 

La Défense travaille activement au développement de l’éolien en Belgique dans le cadre de la transition énergétique, qui ambitionne de réaliser 1,5 gigawatt d’énergie renouvelable supplémentaire.

 

En collaboration avec skeyes, l’autorité belge de contrôle du trafic aérien, une feuille de route a été élaborée pour assouplir les restrictions actuelles concernant le développement de l’énergie éolienne à proximité des aéroports et des installations aéroportuaires, mais aussi des zones d’entraînement et de largage militaires.

 

Cela nécessite tenir compte de la sécurité du trafic aérien, de l’opérationnalité de la Défense et des besoins d’entraînement de la Composante Air. « Nous avons besoin de zones pour les avions de chasse, les hélicoptères, les parachutistes et les drones », explique le Colonel aviateur Philippe Goffin, Chief of staff de la Composante Air. « Il faut trouver un bon équilibre entre nos besoins d’entrainement en Belgique et les besoins du secteur. »

 

Réduire les obstacles…

 

Des éoliennes trop proches des aéroports et de leurs installations peuvent sérieusement perturber le fonctionnement des systèmes radar et des balises aéronautiques. Le plan prévoit donc d’optimiser l’emplacement des éoliennes.

 

Réduire les obstacles, en limitant par exemple à 150 mètres la hauteur des éoliennes à proximité des aéroports, permet ainsi de maximiser les opportunités. Les restrictions autour des aéroports (militaires) sont alignées sur les conventions internationales relatives à la protection du trafic aérien et au développement des routes d’approche et de départ. En outre, le nombre de dropzones sera réduit de 40 à 16.

 

…et mettre en œuvre de nouvelles technologies

 

Enfin, la Défense sera également chargée de mettre en place des radars en bande X pour soutenir les radars de surveillance primaire utilisés pour détecter les cibles non coopératives, telles que les aéronefs hostiles qui tentent de pénétrer dans notre espace aérien. Le radar en bande X sera moins sensible aux interférences des éoliennes et assurera une surveillance optimale de l’espace aérien.

 

Afin de réduire le nombre total de radars nécessaires, les systèmes radar de skeyes et de la Défense seront reliés. Les deux partenaires ont reçu à cet effet une subvention gouvernementale de 6,75 millions d’euros chacun. Les investissements supplémentaires seront financés par la Défense et skeyes.

 

Contribuer à l’énergie verte

 

Grâce à une analyse approfondie des besoins, à l’application de technologies modernes et à la mise en service d’installations avancées, un plus grand nombre de sites peuvent désormais recevoir une recommandation positive pour la construction de nouvelles éoliennes. Cela permettra à la Défense de contribuer durablement à la production d’énergie verte en Belgique, sans compromettre ses capacités opérationnelles et de formation.

Wilge Decraene

Rein Van den Bergh