La Défense publie sa stratégie climatique

La stratégie climatique offre, pour la première fois en Belgique, un cadre ciblé, cohérent et réaliste pour aborder les problèmes climatiques du point de vue de la Défense. Elle prend en compte à la fois les besoins opérationnels de la Défense et sa contribution sociale aux défis climatiques actuels.

 

La Défense a déjà pris de nombreuses initiatives pour réduire l’impact négatif sur le climat, mais une stratégie climatique globale était nécessaire. Le changement climatique a en effet un impact significatif sur le déploiement de la Défense tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays : théâtres d’opérations mais aussi missions et conditions nouvelles exigent des ajustements en termes de planification, de matériel et de formation.

 

La Défense vise à atteindre deux objectifs principaux. D’une part, permettre aux forces armées de continuer à opérer efficacement et en toute sécurité dans un environnement en mutation. D’autre part, évoluer conformément aux objectifs climatiques belges sans, pour autant, compromettre l’opérationnalité ou la sécurité du personnel.

 

Faire les choses différemment et mieux

 

« Les efforts liés au climat ne consistent pas à faire moins, mais à faire les choses différemment et mieux », indique la stratégie. Le général-major d’aviation Bernard Phaleg, sous-chef de l’état-major stratégique, explique : « Si l’on se concentre souvent uniquement sur la réduction des émissions, d’autres éléments jouent également un rôle important pour la Défense : le climat influence tout autant le théâtre opérationnel dans lequel nous devons intervenir. »

 

Il précise : « En raison de la transformation de la Défense, nous devons être aussi efficaces et sûrs dans toutes sortes de situations, tout en évoluant avec notre époque et en contribuant à minimiser les conséquences négatives du changement climatique. »

 

Rôle exemplaire

 

La Défense joue un rôle exemplaire. Améliorer sa performance en matière climatique exerce également une influence positive sur l’image et sur les employés. Le général Phaleg explique : « Nous ne nous concentrons pas seulement sur la réduction des émissions, mais aussi sur l’adaptation et la résilience. Ainsi, les militaires peuvent être présents là où c’est nécessaire, selon la spécificité de leur mission et en veillant à leur sécurité. »

 

De la stratégie au plan

 

Si les ajustements d’infrastructure sont les plus visibles, d’autres changements sont également en cours. Par exemple, les nouveaux F-35 seront techniquement capables de fonctionner avec des carburants synthétiques verts, ce qui n’est pas le cas des F-16.

 

« Nous adaptons également notre matériel aux conditions difficiles. Les nouvelles frégates, par exemple, seront équipées pour les conditions arctiques », conclut le général.

 

En résumé, cette stratégie aboutit à un plan détaillé englobant toutes les capacités de la Défense. Peu de pays peuvent en dire autant à l’heure actuelle, même si nombre d’alliés sont en voie de le faire.

 

Cette stratégie climatique de la Défense s’inscrit dans un cadre plus large UE et OTAN, ce qui favorise l’interopérabilité. Les ressources pour la mise en œuvre de cette stratégie sont prévues dans le plan STAR jusqu’en 2030. Pour la période après 2030, les ressources nécessaires devront être prévues dans les futurs plans stratégiques de la Défense.

 

La ministre de la Défense Ludivine Dedonder : « Depuis mon entrée en fonction, le verdissement de la Défense est un aspect important de ma politique. C’est une des raisons pour lesquelles mon plan STAR incluait l’objectif ambitieux de doter la Défense d’infrastructures neutres en carbone d’ici 2040. Cet objectif est déjà pleinement appliqué aujourd’hui, notamment grâce à la rénovation énergétique de nos quartiers, à l’installation d’un grand nombre de panneaux solaires et au premier quartier militaire neutre en carbone de notre pays à Ostende, que j’ai officiellement inauguré le 14 décembre de l’année dernière. De nouveaux investissements sont également réalisés dans les systèmes radar modernes de nos aéroports militaires, afin de réduire le nombre de restrictions imposées par la Défense pour la construction d’éoliennes à terre. La Défense doit bien entendu également veiller à ce que le personnel puisse s’entraîner et opérer dans les conditions les plus sûres possibles. Grâce à cette stratégie, la Défense dispose d’un cadre clair pour jouer son rôle sociétal dans la lutte globale contre le réchauffement climatique. »

 

La stratégie est consultable ici.

Bilitis Nijs

DG StratCom