Le Special Operations Regiment à l’attaque des Alpes

Les sommets enneigés des Alpes suisses ont accueilli à la mi-janvier 70 militaires du Special Operations Regiment. Par des températures largement négatives, le Centre d’entraînement de Commandos de Marche-les-Dames a mis en place trois formations. « Un para-commando doit pouvoir se débrouiller dans les montagnes en plein hiver », résume le colonel Gysel, en charge du centre de formation.

 

Une épaisse couche de neige m’arrive aux genoux et pourtant, il semble que je me trouve sur une autoroute apparemment. Aucune voiture en vue pour le moment, mais bien des motoneiges et des chasse-neige. Nous sommes dans les Alpes suisses, la base temporaire de 70 militaires du Special Operations Regiment.

Trois formations

« Ici en Suisse, notre Centre d’entraînement de Commandos met en œuvre trois formations en parallèle », explique le colonel.  « Nous avons baptisé l’une d’elles OCS Winter pour ‘Obstacle Crossing Squad Winter’, qui peut être considérée comme une continuation de notre formation d’été en escalade. »

 

Pour se porter candidat à l’OCS Winter, il faut donc avoir pris goût à l’escalade et réussir cette première formation. « Un OCS s’adresse à un groupe de six militaires qui doivent prendre le pli de (sur)vivre dans des conditions hivernales difficiles. Nous essayons de préserver cette spécialisation au sein de la compagnie Bravo de chaque bataillon de para-commandos. »

Guide de survie

Comment chercher les victimes d’une avalanche, construire un abri d’urgence dans une épaisse couche de neige, apprendre à escalader des sommets avec des skis,… En y regardant de plus près, le programme d’OCS ressemble en effet à un guide de survie.

 

« Les élèves sont également déployés lors d’exercices Vertigo. Il s’agit alors d’accompagner d’autres troupes de combat dans des situations tactiques en milieu montagneux. »

 

Enfin, le cours « Recyclage OCS » consiste à mettre à jour les techniques des militaires qui opèrent déjà au sein d’un OCS.

Les bases d’abord

« Comme une section OCS est généralement composée de six hommes alors que les troupes opérant dans le cadre des exercices Vertigo sont plus étendues, nous avons également créé le cours BELSOF Ski Mentor (BSM) », poursuit le colonel Gysel. « En effet, nous perdrions beaucoup trop de temps si un OCS de six hommes devait apprendre les techniques de base du ski à une compagnie de 100 hommes. »

 

Le colonel précise : « Ceux qui suivent cette formation apprennent à monter et descendre avec des skis, des raquettes, des crampons pour la glace (des broches en fer comme des semelles) et, bien sûr, des chaussures. Les positions de tir, les mouvements tactiques et l’adaptation de l’équipement et de l’arme font également partie de l’apprentissage. »

Passion

Le centre de formation vise ainsi à donner un peu d’air aux éléments OCS lors d’exercices comme le Vertigo. La partie ski repose alors sur les épaules du BSM. Et, si des exercices se déroulent en terrain hivernal dangereux (avalanches, crevasses, etc.), un OCS vient en renfort.

 

« Et lorsque nous nous rendons dans les montagnes avec nos propres bataillons durant les entraînements d’hiver, nous gardons les yeux ouverts pour identifier ceux qui disposent clairement des aptitudes nécessaires pour suivre les traces d’un BSM. »

 

Ce qui unit la plupart des militaires dans ces sommets suisses enneigés : la passion pour la montagne et les sports d’hiver. Et quelle meilleure motivation que de se sentir ainsi dans son élément ?

Rein Van den Bergh

Gert-Jan D'Haene

Damien Van Laethem