Le transport ferroviaire militaire : un retour d’opération efficace

Un mois après le retour de nos troupes de Roumanie, tous les véhicules sont de retour sur le sol belge. Les 80 véhicules utilisés par nos militaires lors de la mission ‘Very High Readiness Joint Task Force’ (VJTF) de l’OTAN sont arrivés aujourd’hui par le chemin de fer à la caserne de Marche-en-Famenne. Trois rames ferroviaires bourrées de matériel militaire offrent une vision impressionnante.

 

Lors du briefing ‘sécurité’, un message clair est répété : « Aux chauffeurs des véhicules, quand vous débarquez des trains, vous écoutez vos guides. Vous écoutez vos guides !  »

 

« Vous pouvez à peine voir où vous conduisez « , explique l’un des chauffeurs. « Les rames sont à peine plus larges que nos véhicules ! Les signes effectués par le guide sont donc essentiels ».

Il n’exagère pas : de chaque côté, les véhicules blindés ‛Piranha’, par exemple, ont à peine quelques centimètres d’espace pour se déplacer.  « Le déchargement est toujours plus rapide », s’amuse un jeune fantassin. « Lors du chargement, nous devons les placer au centimètre près, ce qui conduit parfois à des mouvements en avant et en arrière assez ennuyeux.  »

 

Le capitaine Coeleman, responsable du chargement de ces véhicules en Roumanie, explique cette opération logistique. « Le transport ferroviaire est très efficace, dans le sens où vous n’avez besoin de personnel que pendant deux jours. Le transport par la route est possible, mais nécessite beaucoup plus d’heures de travail, de carburant et de temps ». Les véhicules militaires, et en particulier les véhicules blindés d’infanterie, ont également besoin d’un entretien régulier après un certain nombre de kilomètres. « Si nous avions fait ce transport par la route, les ‘Piranha’s’ auraient dû être mis en maintenance dès leur arrivée en Roumanie. Ce qui aurait bien sûr été préjudiciable au déploiement », déclare le capitaine Coeleman.

 

Bien que les transports ferroviaires soient de plus en plus utilisés en Europe par les alliés tels que les États-Unis, l’Allemagne et les Pays-Bas, il y a bien sûr des défis à relever. « Nous devons suivre des réglementations européennes et de l’OTAN. Mais en plus, chaque pays a sa propre réglementation en matière de transport », précise le capitaine. « En conséquence, ce transport a été quelque peu retardé à la frontière entre la Roumanie et la Hongrie. Il s’est avéré que certains de nos camions dépassaient trop la hauteur autorisée des wagons.  »

 

« On peut parler d’une exception », poursuit-il. « Le transport vers et depuis un théâtre d’opérations ne s’est jamais fait par chemin de fer. » Les transports ferroviaires ne sont pas très courants à la Défense.   ̋Par exemple, nous utilisons principalement des trains pour les grands exercices à Bergen-Hohne, en Allemagne. C’est donc une excellente occasion pour nos militaires de s’entraîner au guidage et à la manœuvre des véhicules.  »

 

Après quelques heures, tous les véhicules sont au sol et les wagons retournent à leur dépôt.

Rein Van den Bergh

Rein Van den Bergh

Damien Van Laethem