Du 23 au 27 juillet, des commémorations ont eu lieu à différents endroits en Corée du Sud pour marquer les 70 ans de l’armistice de la guerre de Corée. Des moments précieux pour l’ancien vice-chef de la Défense (VCHOD), le lieutenant-général Marc Thys, qui non seulement représente la Défense belge sur place, mais qui en tant que fils de vétéran, a également visité le pays où son propre père a combattu. « Il faut se souvenir du passé pour savoir quelle direction prendre à l’avenir », explique-t-il.

Après trois ans de combats acharnés et d’innombrables victimes, la Corée du Sud et la Corée du Nord ont signé un accord d’armistice le 27 juillet 1953. Une guerre menée non seulement par les habitants des deux pays, mais aussi par une force internationale déployée à la demande et sous la direction des Nations Unies pour soutenir la Corée du Sud. Un conflit auquel ont pris part plus de trois mille soldats belges, dont plus d’une centaine ne sont jamais rentrés chez eux.

Monument belgo-luxembourgeois

À une quarantaine de kilomètres de la capitale Séoul, dans la ville de Dongducheon, se dresse un mémorial de vingt mètres de haut qui surplombe la ville. Il est dédié à tous les Belges et Luxembourgeois qui ont combattu pendant la guerre de Corée.

Une délégation belge, comprenant l’ancien vice-chef de la Défense et l’ambassadeur de Belgique, ainsi que le maire de Dongducheon et le général-major Park, a déposé des fleurs devant le monument emblématique pour marquer le 70e anniversaire. C’était un moment d’émotion pour le général Thys : « Mon père a débarqué à Busan en 1951 pour aller combattre dans le nord de la Corée pendant environ un an. Voici les noms de tous ceux qui sont tombés au combat. Mon père est parti avec trois amis et l’un d’eux est resté ici », raconte-t-il. « Cela me touche. »

Une photo personnelle

Au musée de Protection de la liberté et de la paix de Dongducheon, la délégation belge a eu un aperçu des différents pays qui ont participé à la guerre de Corée. « Grâce à vous, nous pouvons profiter de notre liberté », a déclaré le maire. Le général Park a convenu : « Nous n’oublierons jamais la participation des Belges à la guerre. Ce n’est pas seulement une promesse du passé, mais aussi de l’avenir. » En remerciement, le général Thys a offert un cadeau personnel : une photo de son propre père pendant la guerre de Corée. « Je tiens à vous remercier, au nom de tous les Belges et de la Défense, de continuer à vous souvenir de tous ceux qui sont venus ici », déclare-t-il.

Zone démilitarisée

La semaine de commémoration comprenait également une visite officielle de la ‘zone démilitarisée’, une zone tampon de quatre kilomètres de large et de 250 kilomètres de long entre les deux Corées. C’est une zone fortement gardée, avec un endroit séparé par une ligne jaune et trois casernes bleues, créée après l’armistice de la guerre de Corée en 1953.

Important pour l’avenir

« Il est important pour la Belgique d’avoir de bons contacts avec la Corée, mais aussi avec le Japon. Ce sont les seules régions qui partagent les mêmes idées dans cette partie du monde », ajoute le général Thys. « Nous entretenons des relations économiques très importantes avec la Corée du Sud et le Japon dans plusieurs domaines. La Défense est un pont important qui leur permet de maintenir des contacts avec des pays amis. Ils n’auraient jamais pu atteindre la liberté et la prospérité sans l’aide de tant de pays qui sont venus se battre », poursuit le général Thys. « Le respect des anciens combattants est un facteur important et un moyen pour défendre les intérêts de notre pays dans cette région. Plus qu’une commémoration, il s’agit de construire ensemble l’avenir. Le monde tourne. Lorsque la sécurité n’est pas assurée en Corée ou en mer de Chine, nous le ressentons aussi. Chaque jour », conclut le général.

Alors que la cérémonie de clôture du 70e anniversaire de l’armistice se poursuit à Busan, une cérémonie de commémoration est organisée en Belgique par le 3e Bataillon de Parachutistes, qui a adopté les traditions, insignes et décorations du Bataillon belgo-luxembourgeois de Corée (BUNC) lors de sa dissolution.