L’impression 3D, baguette magique en opération ?

« Que peut faire un militaire quand il ne dispose pas de pièce de rechange ? » Eh bien, il peut s’en remettre à l’impression 3D. Ce vendredi s’achève le premier atelier européen réunissant des experts militaires et des industries civiles dans le domaine de ce que les spécialistes appellent la « fabrication additive ». La Défense y était. Beldefnews aussi.

 

La fabrication additive (AM) est le processus de création d’un objet en le construisant une couche à la fois (impression 3D). Parce qu’elle le considère comme une technologie clé présentant beaucoup de potentiel, l’Agence européenne de défense a organisé cette semaine aux Pays-Bas l’AM village 2023. L’objectif : améliorer les capacités de réparation rapide en opération (Battle Damage Repair).

 

L’échange entre les nations

 

Le Battle Damage Repair (BDR) est une compétence demandée par l’OTAN. Chaque pays membre doit être formé à l’improvisation et à la réparation rapide pour que le matériel et les véhicules puissent continuer leurs missions.  L’objectif est donc d’éviter qu’une panne ne dure trop longtemps et garder les militaires opérationnels.

 

Durant l’événement, les forces armées d’une dizaine de pays ont eu l’occasion de partager leurs connaissances, leurs protocoles et leur matériel pour que chacune puisse évoluer dans le domaine « BDR ».

 

« La Défense jouit d’une très bonne réputation dans le domaine grâce à son matériel mais également grâce à son personnel très bien formé », souligne l’Adjudant-major Tom Vermandere, instructeur au Centre de formation logistique de Tournai.

 

Collaboration avec les civils

 

Impression 3D en aluminium, silicone, plastique ou en titane, des imprimantes mobiles, autonomes, sur batterie ainsi que leurs programmes sécurisés en tous genres : durant la semaine, des entreprises civiles ont présenté leurs produits plus innovants les uns que les autres.

 

« Cette semaine permet aux techniciens militaires et civils de travailler ensemble sur des réparations de véhicules. Ainsi, il y a des solutions militaires avec nos moyens et civiles avec des imprimantes 3D innovantes », explique l’Adjudant major.

 

Les équipements militaires

 

Les différents pays ont eu l’occasion de dévoiler leurs équipements actuels : un container avec des parties rétractables pour l’armée polonaise, un véhicule disposant d’une remorque dont le toit est relevable pour l’armée allemande, l’utilisation de la réalité virtuelle chez les Britanniques et des imprimantes 3D dans presque toutes les nations…

 

La Défense belge a eu l’occasion de mettre en lumière son véhicule Taurus et son équipement mais également et surtout son prototype de container regroupant tout le matériel nécessaire au « BDR » et déployable rapidement. L’armée disposera d’ici la fin de l’année 2023 de 6 containers : « Avec deux hommes, tout le matériel est opérationnel en deux heures », explique Tom Vermandere.

Une première innovation qui, à n’en pas douter, en appelle d’autres.

Aude Ransbotijn

Gert-Jan D'haene

Mathieu Duhembre