« Nous donnons de l’espoir là où il n’y en avait pas »

De retour en Belgique le dimanche 26 février, la première équipe de B-FAST apporte dans ses bagages de nombreuses histoires. Des histoires de pauvreté, de camps de tentes, de villes en ruines. Mais aussi des histoires d’espoir et de vie. Trois bébés ont vu la lumière du jour à Kirikhan, dans l’hôpital de campagne du Sud de la Turquie où opèrent une vingtaine de militaires. Un deuxième groupe B-FAST, composé de 91 personnes, est déjà parti pour deux semaines. Tous les quinze jours, la mission belge sera évaluée en fonction des besoins locaux.

 

Chirurgien-traumatologue à la Défense, Jean-Charles de Schoutheete, fait partie de la première équipe de retour de Turquie. « Notre personnel s’est concentré sur ce dont les gens ont le plus besoin : la médecine de base », explique-t-il. « En neuf jours, plus de 1.500 patients sont passés par le centre de triage de l’hôpital de campagne. »

 

Trois jours

 

La première équipe est partie pour la Turquie le 14 février à bord d’un avion de transport A400M. Trois jours plus tard, l’hôpital de campagne ouvrait ses portes aux habitants de Kirikhan, où les soins de base étaient les plus nécessaires.

 

« Pendant les premiers jours, l’afflux de patients n’a pas été trop important. Mais une réplique sismique le 20 février, de 6,4 sur l’échelle de Richter, a changé la donne. Nous nous sommes tenus prêts à intervenir pendant plusieurs heures pour faire face à un MASCAL (Mass Casualty Incident). »

 

Une vingtaine de militaires

 

Parmi les dizaines de prestataires de soins de santé et de logisticiens de B-FAST, il y avait également une vingtaine de militaires.

 

« Tant sur le plan médical que logistique, la Défense a offert un sérieux coup de main. Notre radiologue, par exemple, a réalisé pas moins de 1.000 scans en un temps record. Jour et nuit, il était à pied d’œuvre. Phénoménal ! »

Une nouvelle vie

 

La région de Kirikhan, une ville de pas moins de 110.000 habitants, est proche de la frontière syrienne. « Il y a beaucoup de pauvreté et gagner la confiance de la population faisait aussi partie du travail », explique le chirurgien.

 

Avec les tremblements de terre et les températures descendant en dessous de zéro la nuit, beaucoup de gens étaient sous le choc. Des familles entières ont perdu la vie. Pour les autres, la vie continue.

 

Fillette de six ans

 

« Ce qui m’a particulièrement marqué, c’est la rencontre avec une famille syrienne. Une fillette de six ans, dotée du plus grand sourire que vous puissiez imaginer, s’est présentée avec son petit frère et sa mère. »

 

La fillette avait reçu un bloc de béton sur l’épaule droite lors du premier séisme. Un scan à l’hôpital a permis de constater qu’elle souffrait d’une fracture de la clavicule.

 

« Or, tout son bras était dans le plâtre, ce qui n’était pas nécessaire, de sorte que sa main pendait presque sans vie de son bras. » L’équipe de B-FAST a traité la blessure, appliqué une attelle d’extension en lieu et place du plâtre, et conseillé à la famille de rester à proximité pour un traitement supplémentaire et pour de la physiothérapie.

 

Large sourire

 

« Si son large sourire est toujours resté le même, sa main bougeait un peu plus chaque jour », explique-t-il. Sans un traitement approprié, son bras aurait été perdu. « Nous avons donné une nouvelle vie à cette petite fille de six ans. On s’en souviendra. »

 

« Mère Theresa a dit un jour : Il y a beaucoup de grandes personnes pour de grandes choses sur terre. Mais il y a peu de petites personnes, pour les petites choses. Je pense qu’avec la Défense et B-FAST, nous avons envoyé beaucoup de petites personnes pour de petites choses, qui ensemble ont formé une grande chose. »

Rein Van den Bergh

Rein Van den Bergh, B-FAST, Composante médicale