ORION : 650 militaires belges en manœuvre en France

Quelque 650 soldats belges (et 160 véhicules) se trouvent actuellement en France pour participer à l’un des plus grands exercices de l’armée française des dernières décennies : ORION 23. Dans la Marne et ses environs, le Bataillon des Chasseurs Ardennais prend part, dans un environnement multinational, à une bataille fictive en compagnie d’autres unités de soutien belges. « Cet exercice facilitera les contacts pour les missions futures », explique son Chef de corps.

 

Du 19 avril au 5 mai 2023, la France accueille l’exercice de grande ampleur ORION (Operation for Resilient, Interoperable, high-intensity Oriented and INnovative), qui regroupe plus de 10.000 militaires internationaux sous commandement français. Cet exercice, l’un des plus importants jamais entrepris par l’armée française, vise notamment à démontrer la capacité de ce pays à commander et à déployer des forces multinationales.

 

Partenaire clé

 

En tant que partenaire clé du projet Capacité Motorisée (CaMo – visant à l’interopérabilité des capacités motorisées belges et françaises), la Belgique prend part à l’exercice avec un nombre important de troupes. Un groupement tactique interarmes dirigé par le Bataillon des Chasseurs Ardennais est déployé au sein de la deuxième Brigade Blindée française.

 

Le groupement tactique belge est soutenu par des éléments du Bataillon Carabiniers Prince Baudouin – Grenadiers, des 4ème et 11ème Bataillons Génie, du Bataillon ISTAR, ainsi que des éléments logistiques, médicaux et des Systèmes d’information et de communication (CIS). Un volume que la Composante Terre belge déploie rarement dans le cadre d’un exercice multinational.

 

« Nous sommes pleinement impliqués dans l’exercice réel sur le terrain », explique le colonel Thiry, Chef de corps des Chasseurs Ardennais. « Nous sommes déployés sur le terrain pendant trois semaines pour effectuer toutes les missions qui nous sont confiées par notre échelon supérieur, la Brigade française. »

 

La sécurité des troupes en repli

 

Dans le scénario fictif d’ORION, le pays « Mercure » envahit « l’Arnland » voisin. Un scénario rédigé dès 2021, et dont la guerre en Ukraine confirme toute l’actualité. Selon ce scénario, les troupes belges se joignent au soutien d’autres partenaires alliés pour protéger l’Arnland fictif.

 

Les militaires belges ont tout d’abord été chargés de créer une zone sécurisée permettant aux forces amies se replier. « Nous organisons des patrouilles pour contrôler la zone et nous assurer que les routes sont praticables pour rassembler les éléments français après leur défense », explique le premier lieutenant David du Bataillon de Chasseurs Ardennais.

 

Les Belges sont également chargés de contrôler les colonnes lors de leur retrait. « Si une colonne de véhicules traverse la zone, je dois identifier l’unité et le type de véhicule et transmettre l’information à mon chef de peloton », explique un premier soldat.

 

Contacts internationaux

 

Pour les troupes belges, l’exercice à grande échelle ORION constitue également une excellente préparation aux prochaines missions à l’étranger. « La grande chance que nous avons pendant ORION est que nous insérerons une compagnie dans l’un de nos bataillons français voisins, le 16ème Bataillon de chasseurs à pied, lors de l’une de nos prochaines missions à l’étranger », souligne le colonel Thiry. « Cet exercice facilite donc le rapprochement entre nos deux bataillons et facilitera les contacts lors de nos prochaines missions. »

Wilge Decraene

Rein Van den Bergh