Plongée au cœur du 4e Bataillon de Génie : une semaine d’expertise CBRN

Le 4e Bataillon de Génie d’Amay vient de consacrer une semaine à une formation intensive sur les risques CBRN (chimique, biologique, radiologique et nucléaire). Organisée par la 315e Compagnie d’Appui, cette session visait à renforcer les compétences de 35 militaires de la 14e Compagnie de Génie de combat afin de leur permettre d’appréhender ces menaces invisibles et d’agir efficacement en cas d’incident.

 

Pendant cinq jours, les participants ont suivi des cours approfondis sur la reconnaissance des menaces CBRN, la décontamination et l’utilisation d’équipements spécifiques. Le Premier soldat Arnaud, tireur OWS sur AIV (canonnier ou gunner dans un véhicule blindé), témoigne : « Ce stage nous a permis de rafraîchir nos connaissances et d’améliorer notre efficacité opérationnelle. En tant que membres du génie de combat, il est essentiel d’acquérir ces compétences pour pouvoir intervenir en cas de menace. »

 

Une expertise cruciale

 

« Les participants ont revu les procédures individuelles et collectives face aux dangers chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires », explique le Premier sergent Franck, instructeur CBRN. Ils ont découvert les équipements de protection et les protocoles de décontamination, tandis que des exercices pratiques ont permis d’appliquer ces notions sur le terrain.

 

Franck poursuit : « L’objectif était d’aborder des aspects plus concrets et opérationnels. Chaque unité dispose d’une boîte à outils adaptée à son niveau d’intervention. Nous avons simulé un incident en plaine, où les participants ont dû utiliser ces outils pour gérer la situation du mieux possible. Une unité ne peut pas se décontaminer totalement mais, grâce aux techniques enseignées, elle peut significativement réduire les risques. »

 

Intégrer de nouvelles compétences

 

L’un des principaux enjeux de cette formation est d’intégrer ces nouvelles compétences sans perdre les réflexes tactiques propres au génie de combat.

 

Les participants ne deviennent pas des spécialistes CBRN. « Ils doivent intégrer ces techniques à leur expertise initiale tout en conservant leur logique opérationnelle de génie de combat », explique Franck.

 

Un moment marquant du stage ? Le passage par la MER, la Mask Exercise Room, la salle d’entraînement avec masque. Les militaires évoluent en fait dans une pièce saturée en gaz lacrymogènes, en portant leur équipement de protection individuelle. L’exercice se termine par le retrait du masque pour ressentir directement les effets des gaz, renforçant ainsi la confiance en leur matériel.

 

Une unité d’excellence

 

Basé à Amay, le 4e Bataillon de Génie est une unité essentielle de la Brigade Motorisée, regroupant près de 600 militaires, surnommés les géniaques. Experts du terrain, ils assurent la neutralisation d’explosifs, la construction d’infrastructures, l’aménagement de routes et le soutien aux troupes. Leur savoir-faire est également sollicité lors de catastrophes naturelles, comme les inondations.

 

Rejoindre le 4e Bataillon de Génie requiert un parcours rigoureux. Après la Phase d’Initiation Militaire (PIM), les recrues apprennent les bases du métier : maniement des armes, camouflage, vision nocturne… Vient ensuite la spécialisation. Les experts CBRN se forment aux protocoles de décontamination approfondie sur diverses infrastructures et rejoignent la 315e Compagnie d’Appui général.

 

Cette unité accueille également les génies de construction, formés à des techniques de bâtiment et de maçonnerie (pavage, bétonnage), des plongeurs de combat ainsi que des experts en advanced search, qui progressent en milieu exigu comme des tunnels.

 

Les génies de combat, quant à eux, acquièrent des compétences en tronçonnage, construction de ponts, combat en milieu urbain et opérations en terrain difficile. Ils intègrent les 14e et 67e Compagnies de Génie de combat motorisé.

 

Et pourquoi pas vous ?

 

Arnaud résume : « Notre mission repose sur quatre axes : lever les obstacles, en créer, intervenir en milieu militaire et soutenir les populations civiles. »

 

Le Premier sergent Franck ajoute : « J’ai étudié la chimie avant d’intégrer l’armée. Je voulais éviter un travail de bureau et œuvrer sur le terrain, en équipe. Le CBRN fait partie du Génie, et ma spécialité est la décontamination. »  Ce qu’il apprécie le plus dans son métier ? « Il n’y a jamais deux situations identiques. Chaque mission exige une analyse, une adaptation et une solution optimale. »

 

Vous voulez agir sur le terrain et faire la différence ? Postulez dès maintenant sur : Rechercher – Belgian Defence Careers Carrières

Willems Y.

Lucia Gaggero

Mathieu Duhembre