Premier anniversaire pour la Defence, Industry and Research Strategy (DIRS)

La Defence, Industry and Research Strategy (DIRS) a fêté son premier anniversaire en septembre 2023. En collaboration avec des partenaires externes tels que des instituts de recherche, l’industrie et des institutions académiques, le gouvernement fédéral a pour objectif de renforcer la base technologique et industrielle de la Belgique en stimulant la recherche, le développement et l’innovation dans le domaine de la défense.

 

L’Institut royal supérieur de défense (IRSD) a travaillé d’arrache-pied au cours de l’année écoulée pour rendre opérationnelle la stratégie DIRS et travailler sur des initiatives concrètes.

 

Renforcer les capacités en Recherche & Technologie (R&T) de la Défense

 

Une première action clé est le renforcement progressif des capacités en R&T des instituts de recherche de la Défense : l’École Royale Militaire (ERM), les Laboratoires de la Défense (DLD) et l’Hôpital Militaire Reine Astrid (HMRA). Environ 135 chercheurs sont actuellement déployés pour réaliser quelque 125 études scientifiques ou technologiques financées par la Défense. Depuis 2018, le nombre d’activités et le nombre de chercheurs ont doublé.

 

Financement de la recherche et du développement dans le cadre de la DIRS

 

L’une des initiatives les plus fructueuses est la Defense Research Action (DEFRA). L’IRSD lance chaque année un appel thématique, en collaboration avec BELSPO (Politique scientifique fédérale), pour des projets de recherche ouverts à l’ensemble de la communauté scientifique belge, permettant au monde universitaire et à l’industrie de collaborer pour promouvoir la Recherche et la Technologie dans les domaines de la sécurité et de la défense.

 

Afin de positionner les entreprises et les institutions de recherche belges au niveau européen, les entreprises sélectionnées par le biais du Fonds européen de la défense (FED)- un programme annuel de recherche et de développement de la Commission européenne- peuvent bénéficier d’un soutien procédural et financier de la part de la Défense.

 

Contrairement au FED, qui implique un appel européen à participer à des études, l’Agence européenne de défense (AED) lance des idées de recherche au sein même du secteur (bottom-up). Pour cela aussi, les entreprises belges participantes peuvent bénéficier du soutien de la Défense. En outre, la Défense contribue aux initiatives DIANA (Defence Innovation Accelerator for the North-Atlantic) et au Fonds pour l’innovation de l’OTAN (NIF).

 

DIANA est une initiative de l’OTAN qui vise à rassembler les meilleurs innovateurs technologiques au sein de l’Alliance. Elle permet aux entreprises innovantes du secteur de la deep-tech et des technologies à double usage d’accéder au réseau de l’OTAN, notamment aux centres d’essai, aux incubateurs, aux fonds de subvention et aux programmes de mentorat, afin d’accélérer le développement technologique et d’adapter les solutions aux besoins en matière de défense et de sécurité.

 

Le NIF est un fonds de capital-risque « multi-souverain » doté d’un budget d’un milliard d’euros. Il investira dans des start-ups et d’autres fonds d’investissement développant des technologies émergentes et disruptives à double usage.

 

DIANA et NIF sont les premières initiatives pour lesquelles la Défense a développé un financement conjoint avec les Régions wallonne et flamande. Cela montre que ce sujet tient également à cœur au niveau régional.

 

Grâce à ces initiatives, il n’est pas seulement tenu compte des besoins de la Défense, mais également des projets qui ne sont pas directement liés aux besoins actuels de la Défense en matière de capacités. En participant en amont à la recherche et au développement, l’objectif est de positionner les institutions de la connaissance et les entreprises belges au niveau européen et transatlantique.

 

« Innovation as a service »

 

La DIRS s’oriente également vers l’innovation : la mise en œuvre de concepts innovants, de technologies et d’idées créatives pour des besoins spécifiques de la Défense. À cette fin, le Conseil d’innovation de la défense a identifié six domaines prioritaires : la mobilité, le commandement et le contrôle, les effectifs, l’équipement, la robotique et les systèmes autonomes, et le soutien. À cette fin, la Défense peut recourir au contrat de service « Innovation as a service », qui devrait permettre de développer, tester et, en cas de succès, intégrer dans les futurs « Key User Requirements » (KUR), des idées novatrices récupérées sur le lieu de travail ou proposées par des entreprises innovantes.

 

« Future Combat Air System »

 

Le programme allemand, français et espagnol « Future Combat Air System » vise à développer une capacité européenne de combat aérien de 6e génération d’ici la fin des années 2040.

 

La ministre de la Défense Ludivine Dedonder affirme que l’investissement en amont est l’une des clés du renforcement de la base technologique et industrielle de la Belgique. C’est pourquoi le Conseil des ministres a décidé en juin dernier d’explorer la participation belge à ce programme de développement. Le statut d’observateur devrait permettre aux entreprises belges d’avoir accès à des informations techniques cruciales sur le programme, afin qu’elles puissent étudier, en coopération avec les entreprises-clés (Airbus, Dassault Aviation et Indra) comment les contribuer au développement, à la conception, à la production et au soutien en service de cette nouvelle capacité.

 

Pour aller plus loin

 

La DIRS et les politiques qui l’accompagnent ne sont certainement pas encore parfaites et finalisées. Il reste encore beaucoup de travail à accomplir. Mais après un an, l’équipe de l’IRSD a tout de même réussi à donner une bonne place à cette nouvelle stratégie et à mettre en œuvre des initiatives concrètes qui transforment la théorie en pratique. Cela procure une certaine satisfaction et donne l’énergie nécessaire pour continuer à travailler.

KHID-IRSD

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