Il montait en grade fin mars pour être promu commandant de la Composante Terre (LCC) début juin. Rencontre avec le Général-major Jean-Pol Baugnée, l’homme qui dirigera les troupes lors du Défilé national, ce 21 juillet.

« J’ai toujours voulu diriger des gens », déclare le Général-major Jean-Pol Baugnée en évoquant sa jeunesse. C’est ainsi qu’à 14 ans, il s’inscrit à l’École des Cadets. Le général Baugnée ne tombe pas dans les clichés : il n’a été inspiré ni par la famille, ni par les amis, ni par les vieux films de guerre. « Cela a toujours été dans mes gènes », dit-il. Quelque 39 ans et de nombreuses expériences plus tard, il est quasiment tout en haut de l’échelle. Calme et réfléchi, il s’apprête à entamer un nouveau chapitre de sa carrière, sans doute tout aussi gratifiant.

Êtes-vous nerveux à l’approche du grand jour ?

« Moins que lors de la passation du commandement de la Composante Terre, voici quelques semaines. J’étais au centre de l’attention alors qu’aujourd’hui, je suis juste un élément de l’ensemble. Bien entendu, j’assiste à toutes les répétitions et j’insiste pour qu’elles soient impeccables. Quoi qu’il en soit, j’ai une confiance absolue envers notre personnel. J’ai peu d’inquiétudes et je crois en la combinaison de l’expérience et du professionnalisme du personnel de la Défense. »

Comment se prépare-t-on à un événement d’une telle ampleur ?

« En tant que commandant de la Composante Terre, je désigne les unités qui participeront au Défilé, en collaboration avec mes partenaires bien sûr. Nous ne nous contentons pas de montrer nos compétences (‘hard skills’), nous nous concentrons sur toutes les capacités : les militaires en armes habituels mais aussi, par exemple, nos chiens militaires ou des soldats qui prennent contact avec la population locale au cours d’une mission (« Deep Development Capability »). Notre message ? Une capacité seule ne peut pas tout faire. C’est la combinaison de tous les domaines d’expertise qui garantit le succès ! »

Si vous aviez réellement carte blanche, qui choisiriez-vous pour s’asseoir à vos côtés dans le véhicule blindé Lynx ?

« Mon fils de quatorze ans, sans le moindre doute ! Il ne se voit pas (encore) entamer une carrière militaire mais, pour moi, les jeunes curieux sont tout simplement le symbole de l’avenir. »

Vous avez laissé tomber le mot ‘avenir’. Justement, comment voyez-vous l’avenir de la Défense ?

« Il y a quinze ans, je le voyais beaucoup plus gris. Mais aujourd’hui, nous disposons de davantage de budget. Les unités peuvent disposer de leur propre équipement, sans plus dépendre d’une plateforme de partage. Et il y a beaucoup plus d’opportunités de formation. En termes de personnel, nous sommes cependant confrontés à des défis majeurs. Faire davantage appel aux réservistes me semble constituer une bonne voie. Pour cela, nous devons examiner comment assouplir et faciliter la coopération avec les entreprises civiles. »

Après les célébrations, le Général-major Baugnée courra un trail de 32 kilomètres à Saumur, le 23 juillet, avant de profiter de vacances reposantes au Portugal. Mais en août, nous redonnerons la parole à l’homme de nos forces terrestres et reviendrons sur son passé. Stay tuned!

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