La spécialisation CBRN à l’honneur : exercice pratique sur un navire

Le CBRN, est une unité de la Défense qui est spécialisée, entre autres, dans la décontamination lors de divers incidents de type ‘chimique, biologique, radiologique ou nucléaire’. Au cours de la formation d’un an, les futurs spécialistes CBRN apprennent toutes les procédures liées à la lutte contre les attaques CBRN. Une des parties spécifiques de la formation est la décontamination des navires. À Zeebrugge, une nouvelle promotion était prête à pénétrer dans le navire avec leurs compétences nouvellement acquises.

 

La Défense est hautement spécialisée dans le risque CBRN. Elle peut de ce fait également être déployée dans un incident industriel pour fournir une assistance à la Nation. Cette expertise unique est grandement appréciée. Le Génie organise régulièrement de grandes sessions d’entraînement et soutient ainsi les unités de l’ensemble de la Défense (Terre, Air, Marine et Médical).

 

Au cours de la formation dans la spécialisation CBRN à la Compagnie du Génie d’Amay, les militaires apprennent comment fonctionne la décontamination, avec toutes les techniques et tactiques nécessaires. Il existe deux principaux types de décontamination : le personnel et l’infrastructure/l’équipement.

 

Travailler en trois dimensions

 

Une partie spécifique de la formation concerne la procédure de décontamination d’un navire, qui comprend une semaine de travail pour les étudiants. Cette procédure nécessite une façon différente de travailler. ‟Travailler en trois dimensions (plusieurs ponts) et différents matériaux tels que des zodiacs et des grues compliquent la décontamination sur un navire”, explique le lieutenant De Backer, instructeur en chef au Génie. ‟En outre, il y a une énorme quantité de petits matériels présents qui ne peuvent souvent pas être décontaminés, tels que des cordes et des bouées de sauvetage qui doivent être évacuées”.

 

Pendant le cours, les étudiants pratiquent d’abord la décontamination sur un modèle réduit réaliste dans le ‘Damage Control Center’, puis le véritable travail se poursuit sur un navire dans le port de Zeebrugge. « La structure du modèle réduit est très basique par rapport à un navire en termes de ponts, de passages étroits et de surfaces. Les dimensions dans la vie réelle sont bien sûr beaucoup plus grandes », explique le lieutenant De Backer.

 

Sur un navire, il y a aussi beaucoup plus de recoins difficiles d’accès pour les jets du décontaminant que pour des véhicules. « Il y a une énorme quantité de matériaux, tels que les radars et les antennes, qui sont extrêmement sensibles, donc pour lesquels nous ne pouvons pas utiliser les produits classiques. C’est tout un défi”, poursuit-il.

 

Penser ‘hors du cadre’

 

Un navire est un matériel volumineux et ne peut bien sûr pas simplement être remplacé. Il est donc crucial de pouvoir le rendre rapidement à nouveau opérationnel.

 

”Cette formation appliquée aux navires est importante pour pouvoir soutenir la marine de manière efficace, comme le prescrit également la mission ‘Joint’ de l’unité CBRN de la Composante Terre. De plus, cela donne à nos étudiants sous-officiers une occasion supplémentaire d’apprendre à diriger une équipe et cela les oblige à penser « hors du cadre » lors de l’accomplissement de leur mission‟, conclut le lieutenant.

Bilitis Nijs

Adrien Muylaert