Stage de survie en mer à Blankenberge pour le Corps de Réaction Rapide

Pourquoi répéter en ligne les tests annuels de compétences militaires quand on peut, aussi, en faire un exercice pratique à grande échelle, ont pensé 14 militaires belges travaillant actuellement au sein du Corps de Réaction Rapide (CRR-FR) de Lille, l’un des quartiers généraux à la disposition de l’OTAN. Dans le cadre de leur mission de corps d’armée de combat (Warfighting Corps) en stand-by pour l’Alliance, ils ont organisé une semaine d’entraînement belge, comprenant un véritable exercice de survie en mer. Cet événement s’est déroulé en étroite collaboration avec le patrouilleur Castor, le Special Operations Boat Unit (SOBU), l’hélicoptère de recherche et de sauvetage NH90 et le service civil de sauvetage en mer de Blankenberge.

 

« Ici le commandant du navire. Nous avons un visuel sur huit personnes à l’eau. Commencez l’opération de sauvetage», entend-on dans les haut-parleurs. C’est par ces mots que le commandant du patrouilleur Castor lance les procédures de sauvetage.

 

Le Special Operations Boat Unit et le service volontaire de sauvetage en mer de Blankenberge se précipitent à l’appel du patrouilleur pour sortir les victimes, incarnées par les militaires belges du CRR-FR, de l’eau. A bord du Castor, celles-ci sont soumises à un contrôle administratif et médical. Certaines font l’objet d’une évacuation médicale au moyen du NH90.

 

Tests annuels de compétences militaires

 

« La révision périodique des connaissances et des techniques militaires de base est l’objectif principal de cette semaine d’exercices. Mais cette année, nous en avons rajouté une couche », s’amuse Jeroen, l’officier de planification du CRR-FR. « Après tout, une expérience reste gravée plus longtemps dans la mémoire qu’une répétition théorique ou un briefing. »

 

La théorie des premiers secours, de l’hypothermie et de la survie (en mer) a été mise en pratique lors de cet exercice commun (joint). Les militaires du CRR-FR ont ainsi pu se faire une idée réaliste des effets du froid sur le corps, des techniques de sauvetage utilisées par les professionnels et des actions possibles en tant que survivant.

 

Stand-by en tant que corps d’armée de combat

 

Basé à Lille, en France, le Corps de réaction rapide est l’un des quartiers généraux certifiés par l’OTAN pour jouer un rôle spécifique au sein de l’Alliance. Avec 14 militaires, la Belgique fournit, après la France, le deuxième contingent le plus important au sein de cet état-major multinational, capable de diriger des opérations terrestres et interarmées (joint).

 

« En 2024, nous sommes en stand-by en tant que corps d’armée de combat », explique le Général de brigade Peter. « Cela signifie que l’Alliance se tournera d’abord vers nous si elle a besoin d’un quartier général déployable. Nous sommes en mesure de commander un certain nombre de divisions, avec des troupes de soutien, dans une guerre de haute intensité. Nous parlons de 100.000 à 150.000 hommes. »

 

Le général poursuit : « Cet exercice s’inscrit ainsi dans le contexte d’un déploiement où nous serions transportés d’une base à l’autre, par air voire par mer. C’est pourquoi nous avons étendu les techniques de survie standard aux aspects spécifiques de la survie en mer. »

 

Un exercice pour toutes les composantes

 

Au cours de cet exercice, les militaires du CRR-FR ont été soutenus par le patrouilleur Castor, le SOBU, l’hélicoptère NH90 de la 40ème Escadrille de Coxyde et par le service civil de sauvetage en mer de Blankenberge.

 

Un exercice utile pour tout le monde, estime Kristof, commandant du Castor. « Pour un patrouilleur militaire, mener des actions de recherche et de sauvetage, tout comme servir de plate-forme de commandement en mer, constituent des missions fondamentales. Il peut s’agir autant d’actions de petite envergure que d’incidents MASCAL (mass casualty) impliquant de nombreuses noyades. Dans ce dernier cas, à l’instar de cet exercice, nous faisons appel à l’assistance d’autres navires et/ou d’hélicoptères pour l’évacuation médicale. »

Wilge Decraene

Gert-Jan D'haene

Nathalie Mylle