Un exercice grandeur nature pour la formation médicale militaire à Bourg-Léopold

À la caserne de Bourg-Léopold, début octobre, c’était l’effervescence dans les quartiers du Centre de compétence de la Composante médicale (CC Med). Les candidats -ambulanciers de la Défense doivent surmonter leur dernier obstacle : l’ultime défi d’un exercice de synthèse long de 72 heures.

 

Début octobre, était organisée la semaine d’examen des ambulanciers de la Défense. Cet exercice grandeur nature, qui se veut le plus réaliste possible, s’inscrit dans le cadre de la formation annuelle des équipes médicales d’urgence (Emergency Medical Technician). Avant de pouvoir envisager la formation ambulancier militaire de base, les candidats doivent auparavant suivre la formation ambulancier dans le civil. Une fois qu’ils ont obtenu le brevet ‘basic’ (EMB), ils peuvent accéder à la formation pour obtenir le brevet ‘advanced’ (EMA). Les titulaires de ce brevet sont capables d’apporter un soutien médical plus technique à de petites sections qui évoluent de manière autonome sur le terrain, et restent donc plus longtemps isolées et éloignées du reste du dispositif militaire. « Sept équipes de cinq militaires s’entraînent à des scénarios médicaux dans un cadre militaire pendant trois jours », résume le lieutenant-colonel Julie Delwick, à la tête du CC Med.

 

Plus de compétences

 

« Dix minutes, c’est le temps dont dispose un service mobile d’urgence et de réanimation (SMUR) pour être sur place avec un médecin », poursuit le colonel. « Dans un contexte militaire, ces dix minutes ne sont pas toujours réalistes. C’est là qu’un ambulancier militaire diffère d’un ambulancier civil : le domaine de compétence doit être plus large. Pour le comprendre, Il suffit de se projeter dans un contexte opérationnel où, bien souvent, le médecin le plus proche ne peut être atteint que par hélicoptère et où, parfois, le patient doit être traité et stabilisé alors que l’équipe essuie des tirs. »

 

« Avant d’être immergés dans le cadre militaire, les stagiaires doivent d’abord obtenir leur brevet « d’aide-ambulancier » en dehors de la Défense. Ils acquièrent ainsi les connaissances et les compétences nécessaires pour partir avec un SMUR. Ensuite, ils reviennent et développent les compétences spécifiques qu’implique l’aspect militaire. »

 

72 heures

 

« Les groupes de cinq personnes sont idéaux pour fournir un feedback personnel et productif », note le colonel. « Les stagiaires sont guidés pour chaque scénario par un instructeur et un observateur. Ceux-ci consultent ensuite les stagiaires et leur donnent un feedback. Nous n’interrompons pas le scénario, nous les laissons commettre des erreurs. Mais nous attendons d’eux qu’ils trouvent des solutions à leurs erreurs éventuelles par la suite. »

 

« Nous apprenons tous les jours »

 

Aïda est l’une des 35 étudiants. « Nous en sommes déjà à la quatrième phase sur sept », dit-elle en rigolant. Son groupe vient d’être confronté à un scénario difficile dans lequel ils ont essuyé des tirs alors qu’ils récupéraient une personne blessée. « Cela fait aussi partie de l’exercice », reconnaît Aïda. « J’ai travaillé dans des hôpitaux et des maisons de repos pendant sept ans, mais j’avais envie de changer. En tant qu’ambulancier -militaire, j’ai vraiment l’occasion de travailler avec les patients. » La raison pour laquelle elle s’est tournée vers la Défense est claire : « Plus de variété, aucun jour ne se ressemble et on apprend quelque chose de nouveau tous les jours. »

 

La communication

 

Outre les étudiants, près de 100 autres militaires participent à l’examen final de la formation d’ambulancier. « La communication est littéralement vitale lorsqu’il s’agit de traiter un patient », ajoute le colonel Delwick. « C’est pourquoi cette période est également une opportunité de formation pour d’autres services, tels que l’équipe chirurgicale, les planificateurs médicaux et les ambulanciers déjà confirmés. Lorsqu’une ambulance délivre ou transfère un patient à un autre service, toutes les informations doivent être transmises correctement. »

 

Le grimage réaliste des blessés, les tirs de l’ennemi avec des munitions à blanc et les figurants ne sont que quelques-uns des facteurs qui ajoutent au réalisme de l’exercice.

 

« Aider et soigner les gens est une vocation », conclut le colonel. « C’est pourquoi nous essayons de plonger nos militaires le plus possible dans une situation réelle. »

 

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Rein Van den Bergh

Adrien Muylaert

Nathalie Mylle