Utilisation duale des capacités de transport : essentielle pour une stratégie de défense moderne

La présidence belge du Conseil de l’Union européenne a organisé un séminaire sur la mobilité militaire, les 22 et 23 février, en collaboration avec l’Institut Royal Supérieur de Défense (IRSD) et le Centre d’études de Sécurité et Défense (CESD). L’objectif était de partager des connaissances précieuses, avec un accent particulier sur l’utilisation duale des capacités de transport et des infrastructures, tant par les civils que les militaires.

 

Environ 150 experts en mobilité des institutions européennes et des États membres ont participé à cette conférence de deux jours, au cœur de Gand, pour discuter des défis actuels en matière de mobilité.

 

La mobilité militaire vise à assurer un déplacement fluide et sans entraves des troupes comme du matériel, avec un minimum d’obstacles légaux, administratifs ou autres, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Union européenne. Elle est considérée comme le fleuron de la coopération UE-OTAN dans laquelle la Belgique, en tant que porte d’entrée de l’Europe, joue également un rôle clé.

 

Chaque État membre étant souverain en matière de procédures et de législations, des divergences et des défis particuliers peuvent apparaître. Tous ces sujets ont été largement abordés par les experts.

 

Approche globale de la société

 

La notion de Defence Readiness, l’utilisation duale des infrastructures de transport, la standardisation des procédures de passage de frontière, l’accès au financement ou la cyber-résilience, ces questions brûlantes ont été abordées dans des panels en présence d’experts.

 

« La mobilité militaire n’est pas seulement une responsabilité militaire. Une approche globale est nécessaire au niveau de la société. C’est la clé du succès et de la résilience dans la chaîne logistique globale de l’UE. We need a military mobility network, not a patchwork », a-t-on entendu lors du séminaire.

 

Un autre grand défi concerne l’échange et la classification de l’information. L’OTAN et l’UE doivent coordonner leurs efforts pour mieux partager, notamment, leurs outils informatiques et les formations.

 

Renforcer la préparation militaire

 

Le Plan d’action actualisé pour la mobilité militaire 2.0 de l’UE est une étape importante vers un réseau de mobilité fluide. Des investissements publics-privés, des déclarations d’intention et des coalitions sont également promus, comme le récent corridor entre les Pays-Bas, l’Allemagne et la Pologne pour faciliter les déplacements à travers ces pays.

 

« En temps de crise, la capacité à déployer rapidement des troupes et des ressources n’est pas seulement un avantage stratégique, c’est absolument nécessaire. L’utilisation duale des capacités de transport se trouve au cœur de notre stratégie de défense moderne », a souligné le Chef de la Défense, l’Amiral Michel Hofman, en guise de conclusion au séminaire.

 

« En Belgique, nous avons vu les avantages tangibles de cette approche, où les investissements dans nos réseaux de transport, aéroports, ports et systèmes de communication bénéficient non seulement à notre économie civile, mais renforcent également la capacité de notre armée à réagir avec agilité et précision. »

 

Recommandations pour l’avenir

 

Deux ans après l’invasion russe en Ukraine, cette conférence a offert la possibilité aux parties prenantes, tant militaires que civiles, de tirer des enseignements de la coopération UE-OTAN. Il est important de stimuler une intégration européenne accrue dans le domaine des capacités à double usage.

 

Sur la base du rapport de cette conférence, la présidence formulera des recommandations qui seront présentées en mai, lors de la réunion formelle des ministres de la Défense.

 

Pour en savoir plus sur la mobilité militaire, consultez la suite ici :

Beldefnews | Mobilité militaire en Europe : une coopération qui va dans le bon sens, mais il reste encore un long chemin à parcourir

Bilitis Nijs

Gert-Jan D’haene

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