Les Chasseurs Ardennais en survie dans la Lituanie enneigée
Les militaires belges en Lituanie ont connu des journées froides. Les 8 et 9 décembre, le premier peloton du détachement des Chasseurs Ardennais a organisé un entraînement de survie dans les forêts de Rukla. C’était au tour du deuxième peloton, les 14 et 15 décembre. Ils ont perfectionné leurs techniques de survie en fabriquant un abri, un feu et leur diner: de la truite fraîche.
Depuis août 2022, un détachement du bataillon des Chasseurs Ardennais fait partie du groupement tactique (Battlegroup) de présence avancée renforcée (enhanced Forward Presence; eFP) en Lituanie. Avec cinq autres pays (l’Allemagne, les Pays-Bas, la Norvège, la République tchèque et le Luxembourg), ils forment le contingent de l’OTAN déployé sur le territoire lituanien pour décourager le voisin russe d’attaquer le territoire de l’OTAN.
Pendant les cinq mois de présence belge en Lituanie, ils ont participé à divers exercices, allant du niveau peloton au niveau Battlegroup. Le dernier exercice majeur du groupement tactique a été l’exercice de tir réel Resolute Stallion. Maintenant que cet exercice est terminé et que les températures sont restées négatives depuis la mi-novembre, il était temps de s’entraîner à la survie.
L’instructeur de garde est le 1er soldat Nicolas. En 2019 il suit un stage de quatre semaines à la cellule SERE (Survie, Évasion, Résistance & Extraction) de Marche-les-Dames et peut désormais s’appeler instructeur SERE. “C’était un parcours très exigeant,” raconte le 1er soldat Nicolas. “Le plan physique est dur, mais l’aspect mental est souvent sous-estimé. Vivre plusieurs jours en isolement sans nourriture ni eau potable à proximité est un défi. Vous devez vraiment prendre soin de vous en sachant qu’ils vous recherchent. Vous n’avez jamais un moment de paix mentale.”
Heureusement, la formation à la survie en Lituanie n’était pas si exigeante. Cette initiation de deux jours a débuté par une démonstration des différents abris qu’il est possible de construire (shelter en jargon technique). Cela va d’un abri très primitif à un abri entièrement développé utilisant uniquement des matériaux trouvés dans la nature, tels que des arbres tombés pour faire la construction et des branches de pin pour couvrir la construction.
Au bout d’un moment, tout le monde est au sec. Comme les températures ne dépassent toujours pas 0°C, un peu de chaleur est également la bienvenue pour passer la nuit. Pour allumer le feu, les allumettes ou les briquets ne sont pas autorisés. À l’aide d’une pierre à feu, les Chasseurs Ardennais tentent de faire des étincelles et de les transférer sur des copeaux de bois qu’ils ont épluchés juste avant. Compte tenu de l’humidité, il est difficile d’allumer le feu la première fois, mais finalement tout le monde réussit.
La dernière technique que les soldats du peloton apprennent est la préparation d’une truite. L’instructeur Nicolas montre comment tuer et découper la truite de manière indolore et prudente. “C’est une question de survie, mais le respect de la nature reste très important. Nous ne prenons que ce dont nous avons besoin et notre empreinte est la plus faible possible,” explique le 1er soldat Nicolas. Ensuite, la truite est chauffée sur le feu précédemment créé. Tout le monde peut profiter de son diner riche en protéines et commencer la nuit froide et enneigée.