Semaine d’entraînement pour les Chasseurs Ardennais
La semaine dernière, nous sommes allés sur le terrain pour suivre les Chasseurs Ardennais pendant leur entraînement en vue de leur prochain déploiement. Ils seront mobilisés en Roumanie en début d’année sous l’égide de l’OTAN dans le cadre du dispositif Forward Land Forces (FLF). Au programme : des exercices CBRN (risques chimiques, radiologiques, biologiques et nucléaires), et des exercices de tir en forêt et en zone urbaine.
Un peloton est structuré en quatre sections : une section d’appui et trois sections de fusiliers, toutes dirigées par un lieutenant proche de ses hommes. Chaque section compte 10 hommes qui vivent, mangent et parfois même dorment dans leur ‘bac’, un véhicule blindé répondant au doux nom de Piranha.
« Au sein d’une section, il y a deux tireurs mitrailleuse et j’en suis un », nous dit Nicolas, premier soldat. À eux se rajoutent deux tireurs de précision, un chef de section, un conducteur de véhicules blindés et un lance-grenadier, une fonction que Nicolas a également occupé par le passé.
Exercice en zone urbaine
Le village factice de Laakheide – quatre maisonnettes et un complexe d’appartements sur un terrain militaire – est utilisé pour des exercices de tir. « Bien sûr, la stratégie d’approche est différente pour une maison ou un building, mais nous savons toujours à quoi nous attendre avant de commencer la mission, car une patrouille de reconnaissance est envoyée au préalable », explique Nicolas.
Louis, 20 ans, est également mitrailleur léger. « La spécificité de cet exercice est que nous travaillons les ‘jumps’, des déplacements rapides et tactiques d’un bâtiment à un autre effectués en section et avec du soutien, afin d’assurer notre sécurité. L’ensemble du détachement qui se rend en Roumanie s’entraîne à tous les aspects que nous pourrions rencontrer sur place, pour que nous soyons le plus performant et le plus opérationnel possible. »
« Nous nous entraînons de plus en plus en milieu urbain, ce qui est très actuel dans les guerres modernes », ajoute Nicolas. « Et comme nous partons à la fin du mois de février, nous devons tout connaître sur le bout des doigts, c’est pourquoi nous essayons de nous donner à 100% à chaque séance d’entraînement ».
Des préparatifs à tous les niveaux
Cette préparation à la mission n’en est qu’une parmi d’autres. « Nous nous sommes déjà entraînés en France, en Belgique bien sûr et en Allemagne, » explique Nicolas, « sans oublier l’exercice de fin janvier qui regroupera des luxembourgeois et des belges. Nous avons l’occasion de faire un peu de tout, de toucher à tout et d’apprendre toutes sortes de choses. Et nous côtoyons pas mal de monde ».
D’ailleurs, Louis vient d’obtenir le brevet de tronçonneur : « cela peut être utile dans un contexte tactique où il faut dégager une route. Cela peut aussi servir dans beaucoup d’autres domaines. Je ne pensais pas faire cette formation quand je suis rentré à la Défense, mais un matin, en arrivant au travail, on m’a proposé le cours et bien sûr j’ai dit oui, c’est toujours utile » nous dit-il avec un sourire.