Camp d’hiver dans le désert marocain : journées chaudes, nuits glaciales

Quelque 75 étudiants de master de l’École Royale Militaire (ERM) tiennent leur camp d’hiver à Errachidia, au Maroc, du 23 janvier au 3 février. Ce désert de pierres permet aux jeunes militaires de s’entraîner aux procédures tactiques, aux techniques de survie et à une série de compétences militaires dans des conditions intenses.

 

À l’aube, des militaires belges et marocains saluent le drapeau au milieu d’un immense désert de pierres. Toutes les tentes sont joliment installées côte à côte. Les élèves entament une nouvelle journée de formation. Pendant 12 jours, ils sont ainsi immergés dans un camp d’entraînement intensif et rustique qui met à l’épreuve le sens du leadership.

Perdus dans l’espace

 

Chaque jour, des activités aux noms aussi évocateurs que « Lost in Space », « Troubles in Paradise » ou encore « survie », « reconnaissance nocturne » et « orientation dans le désert » sont programmées. Cela fait plusieurs années que cette vaste plaine désertique sert de base d’opérations aux étudiants de master à l’ERM pour leur camp d’hiver.

 

Pour beaucoup, il s’agit d’une apothéose après différents camps d’hiver à Elsenborn pendant les années de bachelier. Au Maroc, le terrain ouvert est non seulement idyllique, avec les montagnes de l’Atlas en arrière-plan, mais il se prête parfaitement aux exercices à grande échelle. Il offre un bon défi aux futurs officiers pour l’entraînement des tactiques de peloton, par exemple.

Rusticité

 

La poussière et le sable embrument l’air. Une petite oasis dotée de quelques palmiers mène son existence solitaire par-delà la plaine. Malgré sa situation méridionale, il s’agit d’un camp d’hiver. Un camp qui tranche à bien des égards avec les habitudes des étudiants. La température fluctue énormément avec des matinées et des nuits glaciales. Le programme est exigeant et se déroule dans des conditions uniques, difficiles, primaires.

 

« Cela a également un impact sur le sens du leadership des étudiants. Ils doivent surmonter les conditions, et en même temps remplir les tâches assignées », relève-t-on du côté de l’encadrement. « C’est en cela que le défi est particulier. Une personne qui a froid, par exemple, ne va sans doute pas répondre de la même manière à vos ordres. Elle peut réagir autrement qu’escompté. »

La coopération l’emporte

 

Ce camp d’hiver est une belle collaboration avec les forces armées marocaines de la 2ème Brigade Royale Blindée, dont les Belges utilisent en fait la zone d’entraînement. Ils assurent la sécurité autour de la zone de bivouac et fournissent, entre autres, des véhicules et certains équipements comme des cartes d’état-major, par exemple.

 

Neuf étudiants Erasmus venus de France et des Pays-Bas ont également rejoint leurs camarades au Maroc. Les étudiants en 2ème Master à l’ERM assument également volontairement le rôle de coach. C’est un défi pour eux aussi.

 

A la fin de la première semaine de formation, les élèves ont reçu la visite du Commandant de l’école, l’Amiral Dupont, entouré d’une délégation de l’ERM.

Défi 24/7

 

Pour beaucoup, c’est l’une des dernières périodes de camp où les jeunes militaires peuvent mettre en pratique leurs connaissances académiques. Ils sont donc constamment encouragés à prendre des initiatives et à remplir différents rôles : chef de peloton, adjoint, chef de section, etc. Le défi est présent 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 : les cartes topographiques sont différentes ici, le terrain est accidenté, le climat…

 

« Plus vous mettez de compétences dans leur ‘sac à dos’, plus ils auront le sens de l’initiative et un cadre de référence plus large pour plus tard », explique le responsable de la formation.

 

A la fin du camp, les élèves doivent se rendre dans la Vallée de Ziz pour passer leurs tests théoriques en marchant parmi les dattiers. La fin d’une période exigeante, et la dernière ligne droite en direction du master pour les futurs cadres de l’armée belge.

Bilitis Nijs

Adrien Muylaert

Clint Soete