La mission de surveillance maritime du détroit d’Ormuz passe sous commandement belge

Depuis 2020, neuf pays européens participent à la mission européenne de surveillance maritime dans le détroit d’Ormuz et ses environs.  Baptisée EMASoH, elle contribue à la liberté de navigation dans ce détroit stratégique, situé entre l’Océan indien et le Golfe. Dès le 27 janvier et jusqu’au 1er juin 2023, un « Force Commander » belge, l’amiral de flottille Renaud Flamant, dirigera le pilier militaire de la mission, l’opération AGENOR.

 

La remise de commandement s’est déroulée au quartier général d’Abu Dhabi le 27 janvier, en présence d’une importante délégation belge.  Le « Rear-Admiral » Stefano Costantino, qui a cédé le pavillon, a déclaré dans son discours : « Cela a été une période intensive tant à bord du navire Thaon di Revel qu’à terre, où j’ai pu bénéficier du soutien de professionnels issus de sept nations. Officier en tant que Force Commander de cette mission a été un grand honneur et je ne peux que souhaiter tout le meilleur au personnel, à mon successeur et à la mission. »

 

Ce fut alors au tour de l’amiral de flottille Renaud Flamant de prendre la parole : « C’est la deuxième fois depuis le début de la mission en 2020 que la Belgique assume ce rôle. Notre pays démontre ainsi sa solidarité et sa loyauté envers ses partenaires européens. Je suis très honoré et privilégié de devenir le 10ème « Force Commander » de l’opération AGENOR, avec un état-major international issu de 7 pays européens. »

Naissance d’EMASoH

 

En 2019, l’incertitude et l’instabilité augmentent dans le détroit d’Ormuz. De nombreux incidents maritimes mettent en péril le commerce et l’approvisionnement en énergie.  C’est alors que naît la mission internationale EMASoH : une coalition entre la Belgique, l’Allemagne, le Danemark, la France, la Grèce, l’Italie, les Pays-Bas, la Norvège et le Portugal. L’initiateur, la France, est le principal pays contributeur.

 

Tant au niveau politique que militaire, EMASoH vise à sécuriser la libre navigation dans le détroit d’Ormuz et ses approches, atténuer les tensions existantes dans la région, en accord avec le droit international.

Enjeux belges et européens

 

Les économies belges et européenne sont fortement dépendantes des importations et des exportations. Avec Anvers classé deuxième port d’Europe, et une flotte marchande pointant au 15e rang mondial en terme de tonnage, la santé économique de notre pays repose sur des voies d’approvisionnement maritimes mondiales libres. Une manière de mieux comprendre la participation de la Belgique à AGENOR, qui vise à défendre la libre navigation dans et autour du détroit d’Ormuz.

 

Outre le « Force Commander », les militaires belges, issus du cadre actif comme de la réserve, composeront un tiers du personnel du quartier général.

 

Renforcer la liberté de navigation

 

Le hasard a voulu que le jour même de la cérémonie, une frégate française escortait un navire marchand belge dans le détroit d’Ormuz. L’amiral Flamant ne pouvait que conclure par ce message fort : « En tant que nouveau Force Commander, je tiens à poursuivre la voie tracée par mes prédécesseurs. Renforcer la liberté de navigation et la sûreté maritime dans la région du Golfe est d’une importance cruciale. Non seulement pour la Belgique, mais aussi pour les partenaires d’EMASoH, pour nos alliés et même pour la communauté internationale au sens large. »

Nathalie Mylle

Nathalie Mylle