Contribuer à la sécurité de l’OTAN avec la PED CELL

La composante aérienne ne compte pas que des pilotes et des techniciens ; Il se passe également beaucoup de choses en coulisses. En effet, depuis la base de Florennes, les analystes d’images de la PED CELL contribuent également à la surveillance de la frontière orientale de l’OTAN dans le cadre des activités de vigilance renforcées de l’Alliance « enhanced Vigilance Activities » (eVA).

 

PED signifie “Processing, Exploitation and Dissemination”. En français, cela signifie “traiter, exploiter et distribuer”. Basé à Florennes, ce centre d’expertise en imagerie aérienne est un atout essentiel pour les opérations militaires tactiques. Il contribue aux prises de décision et à la conduite des actions militaires grâce à l’analyse des images statiques et en temps réel prises par de multiples plateformes : avions, drones et satellites.

 

Le Allied Air Command (HQ AIRCOM) à Ramstein, Allemagne, est notamment chargé de planifier et coordonner les activités de collecte d’images entre les pays membres participants. De ce fait, il charge également la cellule PED d’analyser certaines images. Ces analyses génèrent des informations précieuses et contribuent aux objectifs de la mission de défense du territoire de l’OTAN et de ses frontières. C’est une véritable coopération multinationale au sein de l’Alliance et cela prouve une fois de plus que la Belgique est un allié important de l’OTAN.

 

A la recherche des moindres détails.

 

Depuis le 20 juin 2022, une équipe de trois analystes participe activement à cette mission de vigilance renforcée de l’OTAN « eVA ». (Enhanced Vigilant Activities : Beldefnews | La mission de police aérienne en Estonie continue (mil.be)).

 

Depuis Florennes, les analystes d’images observent, analysent et rapportent régulièrement l’évolution des activités militaires aux portes du flanc Est de l’OTAN et en rapport avec la situation en Ukraine. Une dizaine d’images peuvent être analysées par jour et les analystes travaillent parfois jusqu’à douze heures d’affilée. A l’aide d’images prises par différents capteurs, ils recherchent le moindre changement : une augmentation du nombre d’avions dans un aéroport ou un bâtiment en expansion. Tout peut être intéressant. « Par exemple, lors de missions précédentes, nous avons pu informer le commandement des nouvelles tactiques utilisées par les troupes adverses. »

 

Un métier atypique

 

Dix-huit militaires belges sont à l’œuvre à un étage sécurisé à Florennes. « Le métier d’analyste n’est pas banal et demande beaucoup de motivation et de compétences mais il offre d’énormes opportunités. Nous sommes régulièrement en statut opérationnel où nous opérons à partir de Florennes. De plus, nous sommes aussi amenés à nous déployer à l’étranger, dans le cadre d’opérations militaires (au Mali dans le cadre de MINUSMA ou à Ramstein, Allemagne, en support de l’opération « Inherent Resolve ») et pour suivre des formations ou participer à des exercices », explique le Commandant d’aviation, responsable de la PED CELL.

« C’est un travail très varié et on acquiert beaucoup de connaissances. En tant qu’analyste, vous n’êtes pas seulement au courant de la situation géopolitique, mais aussi des coutumes et cultures locales de la région en conflit », déclare fièrement un analyste d’image.

 

Une capacité en plein développement

 

« A courte échéance, la capacité PED va continuer à se développer », déclare le Commandant. En effet, l’analyse d’images vidéo en direct figure au planning, car à l’horizon 2023-2024, la PED CELL devra être prête à supporter la nouvelle Escadrille MALE (Medium Altitude Long Endurance) puisqu’elle sera en charge de recevoir, traiter et exploiter les images, en temps réel, provenant du MQ-9b Skyguardian. « A l’avenir, pourquoi ne pas devenir une capacité Joint? », ajoute-t-il. La PED Cell contribuerait non seulement aux missions de la composante aérienne, mais aussi à celles des autres composantes.

Kerlijn Puttemans

Vincent Bordignon