La compétence unique du SEDEE
Lorsque vous pensez au SEDEE (Service d’Enlèvement et de Destruction des Engins Explosifs), vous pensez principalement au démantèlement des munitions de guerre abandonnées dans le Westhoek, en Flandre occidentale. Mais l’éventail des tâches de ces spécialistes va plus loin. Fin octobre, le SEDEE s’est chargé d’aider une entreprise civile à trier et à détruire les anciennes munitions de ses entrepôts. « Certaines munitions y reposent depuis trop longtemps et ont dû être neutralisées », a déclaré le capitaine Maxime Fontaine.
Un stock de munitions obsolètes
L’entrepôt en question est difficile à localiser. Il est en grande partie souterrain et est intégré dans le domaine d’une entreprise spécialisée dans l’assemblage et l’entreposage d’éléments de roquettes.
« Ce n’est pas très courant de recevoir des missions de ce type », débute le capitaine. La société qui gère l’assemblage et le stockage de ces roquettes avait besoin d’aide pour retirer une partie du stock utilisé pour effectuer les inspections et les tests réglementaires. « Une partie des munitions entreposées ne répondaient plus à certains standards de sécurité et devaient de ce fait être évacués par le SEDEE », nous dit Maxime Fontaine. « Aucune entreprise en Belgique n’est compétente pour exécuter ce travail et la société a donc fait appel à notre expertise. »
Une partie des munitions compte plus de 30 années au compteur. Une durée qu’il ne vaut mieux pas voir apparaître sur ces explosifs. « Au fil des années et des changements de personnel dans cette entreprise, certaines connaissances pratiques ont également été perdues, créant un problème de sécurité supplémentaire », précise le capitaine. « La conséquence est que la stabilité des munitions entreposées n’est plus garantie à 100%. »
Nous remarquons que le capitaine Fontaine n’est pas présent sur ce chantier. « Mon rôle est d’assurer le suivi de sécurité. En cas d’incident avec les munitions, il est nécessaire de disposer d’un agent de liaison entre le personnel médical présent et les collègues impliqués dans l’incident ».
Destructions
Le premier sergent-major Pauwels, chef d’équipe de ce chantier, nous entraîne vers une des nombreuses salles d’entreposage de munitions, dont la date n’est pas expirée. ʺ Au départ, nous effectuons une analyse des munitions sur place. Nous définissons si elles sont manipulables et transportables. Si c’est le cas, le chargement est dirigé vers la zone de triage situé juste à l’extérieur du fortʺ. Ses collègues vont les trier selon le type de munition dans de nouvelles caisses solides. ʺ C’est nécessaire, car certaines caisses contenant des munitions n’ont pas bien subi l’usure du temps. ʺ Par la suite, ces nouveaux contenants seront chargés sur des camions pour être transportés dans un entrepôt de la Défense avant d’être ultérieurement détruits.
Ce seront près de 14 tonnes de munitions qui seront finalement extraites du fort pour être détruits à Meerdaal ou à Bourg-Léopold.