La Défense accompagne le voyage du souvenir à Auschwitz
Comme chaque année, grâce à l’appui logistique de la Défense, le War Heritage Institute (WHI) organisait le 19 janvier un voyage de commémoration à Auschwitz. Une centaine d’élèves issus de diverses écoles secondaires civiles comme d’instituts de formation militaire ont pris part à ce périple en Pologne. Une expérience rendue unique par la présence aussi exceptionnelle que poignante de Simon Grenowski, l’un des derniers survivants de la Shoah.
« Nous devons libérer la nation allemande des Polonais, des Russes, des Juifs et des Tsiganes », affirme une citation d’Otto Thierack, ministre de la Justice de l’Allemagne nazie, sur l’un des murs. Les « désinfecteurs du monde », comme ils se décrivaient fièrement, ont tué 1,1 million de personnes à Auschwitz.
Ambassadeurs du souvenir
« S’il y a une leçon à tirer de l’histoire, c’est que peu de gens tirent des leçons de l’histoire », résume joliment Henri De Gyns, représentant du WHI, avant le début du voyage. Il fait référence aux conflits passés, aux guerres civiles et aux génocides, ainsi qu’au conflit actuel sur le flanc oriental de l’Europe.
« Nous voulons que les étudiants deviennent des ‘ambassadeurs du souvenir’ », poursuit-il. En gardant la mémoire vivante, nous pouvons continuer à sensibiliser les gens aux dangers induits par des tendances similaires… et qui pourraient aboutir à des méfaits comparables. »
C’est pour cette raison notamment que le WHI organise depuis 2003 ce voyage annuel de commémoration à Auschwitz et Birkenau. Cette visite tombe traditionnellement aux alentours de la date de libération des camps de la mort, le 27 janvier. Chaque année, une centaine d’élèves d’écoles civiles sont sélectionnés. Une douzaine d’élèves et d’étudiants de l’École Royale Militaire, de l’École Royale des Sous-Officiers et des deux Centres de formation et d’éducation de base (CBOS et CIBE) sont également invités à monter à bord de l’avion militaire.
Témoignage exceptionnel
Cette année était une édition spéciale. Le voyage a été honoré par la présence de Simon Gronowski, un survivant de la Shoah âgé de 91 ans. Le 19 avril 1943, sa mère et lui sont embarqués dans le train de la caserne de Dossin vers Auschwitz-Birkenau. Il réussit à s’échapper du train avant le départ pour le camp, mais sa mère, et plus tard sa sœur, meurent après leur arrivée dans les chambres à gaz. Les histoires de Simon ont profondément marqué les esprits.
La journée s’est terminée par une cérémonie d’hommage au Monument aux Morts de Birkenau. Trois étudiants d’écoles civiles et trois étudiants de centres de formation militaires ont déposé des gerbes de fleurs. Le Général-major Esser a prononcé un bref discours.
Garder les souvenirs en vie
Le War Heritage Institute (WHI) est un partenaire de la Défense dont l’objectif est de préserver le patrimoine militaire et de transmettre le souvenir. Alors que la Défense se situe dans le « maintenant » et l’avenir, la WHI a les pieds dans le passé. Grâce à cette collaboration entre la Défense et le WHI, la pensée des atrocités commises pendant la Seconde Guerre mondiale reste vivante.
On ne saurait mieux dire que l’écrivain et survivant Elie Wiesel : « Oublier l’Holocauste, c’est tuer deux fois. »