« La meilleure école est encore toujours celle où vous avez ressenti personnellement l’inconfort »

« Homme à la mer » entend-on sur le quai 2 de la base navale de Zeebrugge. La température de l’eau est d’un peu moins de douze degrés. Il est donc de la plus haute importance que la personne tombée à l’eau se retrouve sur la terre ferme le plus tôt possible. Les symptômes d’hypothermie s’installent déjà, le corps tremble et les lèvres deviennent mauves. Un cas clair d’hypothermie.

 

Bien que ce ‘stagiaire’ montre effectivement des signes d’hypothermie, ce scénario se produit dans un cadre entièrement contrôlé. La cellule Tac Med du Centre de compétences de la Composante Médicale met en scène de nombreux scénarios différents pour cette formation. « En six semaines, nous simulons de nombreux scénarios d’urgence aussi réalistes que possible » explique un instructeur de Tac Med. « Aujourd’hui, nous nous entraînons sur les accidents en milieu maritime. »

 

Aidman Spec Ops

 

« Vous avez une formation de base pour devenir ambulancier militaire, le cours ‘Emergency Medical Technician Basic’ » dit-il. Mais pendant ces six semaines, y compris aujourd’hui à Zeebrugge, nous allons encore plus loin. » Le cours avancé devrait permettre aux étudiants de traiter correctement une victime dans des situations isolées. « Au sein de certaines unités de la Défense, les personnes travaillent en petites équipes isolées » poursuit-il. « En cas d’incident, ils ne peuvent pas toujours compter sur une aide médicale immédiate. Ce cours devrait leur permettre de stabiliser la victime jusqu’à ce qu’elle puisse être reprise par la chaîne médicale. Cette formation est ouverte aux ambulanciers militaires.

 

Les ambulanciers qui réussissent reçoivent le certificat EMT-A (‘Emergency Medical Team Advanced’). Pour les participants des autres composantes, le certificat est appelé ‘Special Operations Forces Advanced First Responder’ (SOFAFR). « Mais quelle que soit l’unité, le cours est identique pour tout le monde. »

 

Au cours du module théorique de 3 semaines, les militaires acquièrent les connaissances nécessaires dans le domaine de l’anatomie, de la physiologie, du maintien préhospitalier des traumatismes respiratoires, du maintien médical avancé des fonctions vitales et des soins tactiques aux blessés au combat. Ceci dans le but de pouvoir traiter les patients traumatisés dans un contexte tactique ou non et de les évacuer vers la chaîne médicale le plus rapidement possible.

 

Le module pratique, également de 3 semaines, commence avec tous les outils, compétences techniques et protocoles pour pouvoir mettre la théorie en pratique.

« Pour le moment, nous sommes dans la semaine ‘spec’ ; cette semaine, nous travaillons les situations aussi réalistes que possible. » Qu’en est-il en cas d’accident de saut? Comment puis-je sortir un patient en toute sécurité de petits espaces? Mais aussi des incidents sur et hors de l’eau. « C’est pourquoi nous sommes à Zeebrugge aujourd’hui. Nous nous entraînons à divers scénarios où quelqu’un se retrouve dans l’eau. Combien de temps? Cela dépend du scénario. »

 

« La meilleure école est toujours celle où vous avez ressenti personnellement l’inconfort » précise l’instructeur. Lors des scénarios où l’hypothermie est centrale, on voit clairement que l’un des stagiaires ressent le froid, son corps continue de frissonner.

 

« Nous travaillons à un exercice final. Les 4 équipes sont bombardées pendant 72 heures d’incidents dans diverses situations pas uniquement tactiques. « Tout ce qu’ils ont appris, ils le revoient durant ces trois jours et montrent s’ils ont bien digéré ces semaines » dit l’instructeur.

Rein Van den Bergh

Gert-Jan D’Haene

Clint Soete