La Défense en 2022 : bilan annuel
Avant de clôturer définitivement 2022, revenons brièvement sur certains faits marquants des derniers mois pour la Défense.
Militaires en mission
En 2022, de nombreux militaires belges ont participé à des missions sur différents théâtres à l’étranger.
L’accent a été mis principalement sur le continent européen en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février. Les efforts de l’OTAN à sa frontière orientale se sont considérablement intensifiés depuis; et la Belgique a également déployé tous les efforts possibles en tant qu’allié loyal pour maintenir la situation sécuritaire. Un détachement de quelque 300 militaires faisait partie de la Very High Readiness Joint Task Force (VJTF) déployée en Roumanie. Cette force de réaction rapide fait partie de la NRF (NATO Response Force). C’était la première fois depuis la création de celle-ci que des éléments étaient activés. Plus tard dans l’année, quelque 70 militaires belges sont partis en Roumanie pour aider à la construction de nouvelles infrastructures pour les missions suivantes.
Par ailleurs, sur le même flanc Est, une compagnie d’infanterie motorisée a participé pour la sixième fois à la mission enhanced Forward Presence (eFP) en Lituanie. Les missions permanentes et continues BAP ou Baltic Air Policing avaient également une représentation belge. Notre participation à la mission dans le cadre de son volet renforcé de police du ciel (EAPM ou Enhanced Air Policing Mission) en Estonie a pris fin en mars, mais la présence de nos F-16 a été prolongée jusque fin juillet, à la demande de l’OTAN, dans le cadre d’une nouvelle mission d’ « activités de vigilance renforcées » (eVA ou enhanced Vigilance Activities). Six de nos F-16 ont par la suite de nouveau apporté une contribution d’un mois à eVA en fin d’année.
En mer également, nos forces armées ont contribué à sécuriser et à stabiliser les flancs orientaux de l’Europe. Le chasseur de mines BNS Lobelia a participé avec environ 45 membres d’équipage à l’opération militaire internationale du Groupe permanent OTAN de lutte contre les mines (SNMCMG1 ou Standing NATO Mine Counter Measures Group 1). Plus tard, cette tâche a été reprise par le BNS Primula.
Le continent africain a également connu un certain nombre de missions avec participation belge.
Une cinquantaine de militaires du Régiment d’Opérations Spéciales ont participé au programme de partenariat militaire (PPM) à Kindu, en République Démocratique du Congo, et ce pour la première fois depuis cinq ans. La Belgique appuie la formation continuée de la 31ème Brigade de Réaction Rapide. La République Centrafricaine a également pu compter sur le soutien de la Belgique : une soixantaine de militaires, sous la bannière de la mission EUTM RCA, ont contribué à la réforme du secteur de défense centrafricain Au Mozambique, trois militaires ont été (et sont toujours) déployés pour former les forces armées mozambicaines et contribuer au rétablissement de la sécurité, le tout sous le nom de ‘European Union Training Mission in Mozambique’ (EUTM MOZ). Si nous allons vers l’Est, nous rencontrerons également des militaires belges au Bénin. Au travers de deux missions différentes, une vingtaine de militaires ont formé des pilotes de zodiacs et patrouilleurs principalement. Deux militaires ont également formé des membres du renseignement béninois. Tout cela dans le cadre d’un accord de partenariat de coopération au développement avec ENABEL pour soutenir le secteur portuaire au Bénin. Plus au nord, des militaires belges étaient également présents au Niger afin de former des instructeurs et coacher une nouvelle unité de la gendarmerie nationale. Au Mali voisin, quinze Belges étaient déployés en permanence au sein de l’EUTM Mali ainsi que quinze au sein de la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali).
Au Moyen-Orient, la Belgique a pris le commandement de la mission EMASoH (European Maritime Awareness in the Strait of Ormuz) en mars et ce pendant quatre mois. La mission vise à sécuriser le trafic maritime dans la région et à sauvegarder de la sorte le libre-échange et l’économie. La Belgique a également contribué à la mission Operation Inherent Resolve (OIR), qui fait partie de la coalition internationale contre Daech. Dans différents pays, la mission a pu compter sur le dévouement de militaires belges qui, en tant qu’individus, faisaient partie d’un ensemble international plus vaste.
Nouvelles infrastructures et nouveau matériel
En 2022, la Défense a beaucoup investi dans de nouvelles infrastructures ainsi que du nouveau matériel.
Pas moins de neuf CAESAR (CAmion Equipé d’un Système d’ARtillerie de Nouvelle Génération) ont été achetés dans le cadre du partenariat CaMo. Cette nouvelle acquisition au profit de nos artilleurs protégera encore mieux notre personnel pendant ses missions.
Notre personnel logistique a eu la chance de recevoir les huit premiers des quinze Taurus, le nouveau véhicule de récupération et de dépannage. Le Combat Recovery Vehicle permet aux logisticiens de suivre les véhicules opérationnels afin de les appuyer pendant les exercices et missions.
La Composante Air a également connu deux nouveautés : la première pierre du nouveau projet d’infrastructure MQ-9B a été posée. Le complexe abritera la nouvelle génération de systèmes sans pilote MQ-9B SkyGuardian MALE RPAS. L’avion sans pilote ultramoderne sera déployé à partir de 2024 pour effectuer des reconnaissances, surveiller des zones et recueillir des informations.
La seconde : les sixième et septième A400M belges ont été ajoutés à la flotte binationale partagée avec le Grand-Duché de Luxembourg.
Apport matériel important très visible également : la nouvelle tenue militaire. En décembre, la distribution des premiers nouveaux uniformes a commencé. C’est le résultat d’une réflexion entamée en 2019 et ayant abouti au Belgian Defence Clothing System (BDCS), une collaboration entre la Défense et le consortium SSC (Sioen, Seyntex et Crye Precision).
Collaborations, partenariats et décisions importantes
L’année écoulée a apporté de nombreux changements importants et positifs; tant pour la Défense en général que pour les militaires en tant qu’individus.
La décision la plus importante fut l’approbation du plan STAR. STAR, qui signifie Sécurité/Service – Technologie – Ambition – Résilience, définit les futures politiques de la Défense. L’accent est mis sur le personnel et l’engagement opérationnel des composantes. En 2022, une première revalorisation de la rémunération a déjà eu lieu et les premiers chèques-repas ont été distribués. En 2023, nous connaîtrons encore d’autres retombées positives du plan STAR.
En outre, la Défense a également conclu de nouveaux partenariats avec des organisations extérieures. En avril, un nouvel accord de coopération a été signé entre la Défense et le VDAB afin de promouvoir le recrutement de personnel et de développer les possibilités de formation. La Défense mettra des infrastructures, des équipements et des instructeurs à disposition du VDAB pour l’organisation de ses cours. Un exemple parmi d’autres.
Naissances et anniversaires
Certaines unités et composantes ont été célébrées, d’autres ont vu le jour en 2022.
Le Régiment des Opérations Spéciales a été mis à l’honneur avec pas moins de quatre anniversaires qui ont marqué le calendrier. Le Centre d’Entraînement des Commandos de Marche-les-Dames et le Centre d’Entraînement des Parachutistes de Schaffen ont soufflé 75 bougies. De plus, le Régiment lui-même a fêté ses 70 ans et les unités de combat (SFG – 2Cdo – 3Para) existent depuis 80 ans.
La Composante Marine a également été célébrée. En l’honneur du 75ème anniversaire, le ‘défilé de la flotte’ a eu lieu; neuf navires des Marines belge et néerlandaise entrèrent dans Anvers par l’Escaut.
Deux naissances ont eu lieu l’année dernière. Le 23ème Bataillon Médical a été créé. Les unités médicales 2 EMI de Bourg-Léopold et 3 EMI de Marche-en-Famenne ont fusionné pour ce faire. Le bataillon occupera une partie de la caserne de Rocourt près de Liège. Il sera responsable du soutien médical de la Brigade Motorisée, de la prise en charge initiale à l’évacuation du théâtre d’opérations.
Enfin, le Cyber Command a été créé : une étape importante dans l’organisation de la Défense. Il est le précurseur de la cinquième composante de la Défense qui assurera la sécurité des systèmes d’armes et de communication de défense avant, pendant et après les missions militaires au pays et à l’étranger.
Une année bien remplie sur tous les plans : opérationnel, personnel, matériel, national et international.