Le Bataillon d’Artillerie met le paquet à Canjuers

Depuis le 4 avril, le Bataillon d’Artillerie s’entraîne à Canjuers, dans le Sud de la France, en compagnie du 11e régiment d’artillerie de marine français – le 11e RAMa. Au menu, des exercices tactiques, techniques et liés aux procédures. Objectif : être prêt en cas de besoin, mais aussi renforcer et soutenir le partenariat stratégique Capacité Motorisée (CaMo). Alors que les manœuvres s’achèvent ce samedi 22 avril, le commandant de batterie Giel Sneyers nous livre ses enseignements.

 

À peine sorti d’une session d’entraînement intense, le commandant de batterie Giel Sneyers trouve enfin un moment pour répondre à nos questions. Comme les possibilités de tir réel de l’artillerie dépendent de nombreux facteurs, y compris la météo, il faut profiter des bonnes conditions lorsqu’elles se présentent.

 

Mais qu’est-ce exactement qu’un commandant de batterie ? Une batterie est un terme militaire désignant un certain nombre d’armes d’artillerie, comme l’obusier et le personnel associé. En général, une batterie se compose de quatre obusiers et d’environ cinq soldats par « pièce » (le nom d’une arme d’artillerie). Un commandant de batterie comme le capitaine Sneyers est donc responsable de tout ce monde.

Pourquoi participez-vous à KURUN ?

Notre objectif est double. D’une part, nous sommes ici en raison du partenariat stratégique CaMo qui conduit la Brigade Motorisée belge à s’aligner peu à peu sur son homologue française. Nous travaillerons avec le même matériel, mais aussi avec les mêmes méthodes de travail. Pour apprendre à nous connaître et à travailler ensemble, nous nous intégrons donc déjà aux bataillons français. D’autre part, cet exercice sert à maintenir et développer nos compétences au sein d’un bataillon d’artillerie multinational de l’OTAN. Après tout, nous faisons partie de la « Force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation » (VJTF).

 

Quelles compétences entraînez-vous ici ?

Outre l’entraînement au tir réel, nous effectuons du « dry training » qui permet aux équipes d’apprendre à travailler ensemble rapidement et harmonieusement, sans procéder à de véritables tirs. Il y a aussi des entraînements tactiques et un stand de tir nous permet de nous exercer aux armes légères. Il s’agit d’un terrain gigantesque (35.000 hectares ndlr) avec des possibilités différentes des nôtres.

 

Les Belges présents ici font-ils tous partie de l’artillerie ?

La plupart des 150 Belges participant à l’exercice proviennent de la batterie obusier, mais d’autres batteries d’artillerie sont également présentes. Nous bénéficions aussi du soutien d’autres unités, notamment logistiques et médicales, qui contribuent à rendre cet exercice possible.

 

Au fond, à quoi sert l’artillerie ?

L’artillerie est un élément d’appui-feu qui appuie les unités d’infanterie lorsqu’elles effectuent des manœuvres offensives ou défensives. Cet appui-feu s’adapte pour leur permettre d’accomplir leurs missions efficacement et en toute sécurité.

Qu’est-ce qui fait la spécificité de la batterie d’obusiers ?

L’obusier est une pièce d’artillerie relativement légère et mobile qui peut être facilement déployée. Comme sa cadence de tir est élevée et que les munitions sont faciles à transporter, nous pouvons fournir rapidement beaucoup de feu aux unités d’infanterie.

 

Ce sont les Français qui organisent cet exercice ?

Oui, l’exercice KURUN est coordonné par le 11e régiment d’artillerie de marine français – le 11 RAMa, présent avec environ 550 personnes. Nous participons donc en tant que batterie supplémentaire sous le commandement français. Nous ne mélangeons pas les équipes d’autant qu’actuellement, nous utilisons des systèmes d’armes différents, nécessitant des formations spécifiques. Dans le futur, par contre, le partenariat CaMo nous conduira à adopter les mêmes systèmes d’armes et des procédures identiques. Nous pourrons donc coopérer de manière intensive en nous appuyant sur l’expertise française.

 

N’est-il pas difficile d’être sous le commandement d’une autre nation ? Ne devez-vous pas soudain appliquer des méthodes de travail différentes ?

Même s’il y a des différences entre les pays, nous utilisons déjà tous en grande partie des méthodes de travail basées sur l’OTAN.

Nous sommes également habitués à collaborer avec des partenaires tels que l’Allemagne, les Pays-Bas ou la France. Pour la Force de réaction rapide par exemple, nous étions auparavant sous un commandement allemand et nous avons procédé à la même intégration qu’ici.

 

Merci pour votre temps, Capitaine Sneyers. Nous vous souhaitons, ainsi qu’au bataillon, une bonne continuation de l’exercice.

Nathalie Mylle

Gert-Jan D’Haene

Clint Soete