Ce 30 juin, la République démocratique du Congo (RDC) fête exactement 64 années d’indépendance. La coopération entre nos deux pays joue un rôle crucial dans le renforcement de l’opérationnalité de l’armée congolaise (FARDC) et contribue à la stabilité et au bien-être de la population congolaise. Grâce à des entrainements militaires conjoints, une collaboration sur le plan médical et des échanges académiques, les compétences des forces armées et des services civils de la RDC sont renforcées.

La coopération militaire se concentre principalement sur la formation de la 31^ème Brigade de Réaction Rapide. « Nous essayons de percevoir leurs attentes et d’y répondre, notamment avec les recyclages périodiques de cette brigade », précise le Colonel Etienne Schmitz, attaché de Défense à Kinshasa, la capitale congolaise.

Accroître la capacité opérationnelle

Si des instructeurs congolais mènent ces entrainements, nos collègues belges les assistent depuis Kindu, une région située en dehors des zones de conflit actuelles. Les troupes apprennent ainsi à travailler dans un environnement sûr et contrôlé, augmentant leur opérabilité sans pour autant s’exposer directement à des situations de combat.

Le Colonel Schmitz souligne l’importance de l’échange de connaissances et d’expériences : « Pendant leur séjour à Kindu, les lessons identified (leçons identifiées), lessons learned (leçons apprises), en best practices (meilleures pratiques) sont partagées afin d’améliorer la qualité de la formation et d’accroître la capacité opérationnelle au fil du temps. »

Impact sur la population civile

« L’amélioration de la capacité opérationnelle des FARDC mène directement à de meilleures relations avec la population locale, en augmentant la sécurité et la stabilité dans les zones sous leur responsabilité », explique le Colonel Schmitz.

Une armée bien entraînée et opérationnelle est essentielle pour créer un environnement sûr pour les civils. Cela favorise non seulement la sécurité, mais aussi la confiance dans les forces armées.

Chirurgiens belges à Kinshasa

Les missions médicales au Centre Hospitalier Roi Baudouin constituent un élément important de la coopération, comme le souligne le Colonel Schmitz : « Les équipes de chirurgiens belges apprennent à travailler dans un environnement sobre, sans beaucoup de luxe, ce qui permet d’opérationnaliser certaines de nos capacités médicales. Il suffit de penser au Role 2, un hôpital de campagne où l’on peut pratiquer des interventions chirurgicales mineures. » Cela a un impact positif direct sur les soins de santé reçus par la population locale.

Echanges universitaires

La coopération universitaire entre la Belgique et le Congo est un autre aspect crucial des relations entre les deux pays, avec des initiatives telles que des programmes d’échange, des projets de recherche conjoints et des programmes de formation. Un exemple clé est l’Académie militaire de Kananga, où des universitaires belges et congolais améliorent les connaissances et les compétences des futurs chefs militaires.

« Ces échanges sont fondamentaux pour le développement durable, dans la compréhension de nos différences culturelles, ce qui est crucial pour une coopération efficace à long terme », explique le colonel. Ces efforts universitaires favorisent le développement professionnel et jettent les bases de futures collaborations bilatérales.

Défense, diplomatie et développement

La coopération entre la Belgique et la RDC est globale et touche à la fois la capacité opérationnelle de l’armée congolaise et le bien-être général de la population. « Pour maintenir une coopération harmonieuse, le travail interdépartemental est essentiel. Toutes les initiatives militaires doivent s’inscrire dans une approche en trois dimensions intégrant la défense, la diplomatie et le développement », conseille le Colonel Schmitz.

En investissant à la fois dans les capacités opérationnelles directes et dans le développement sociétal au sens large, cette coopération contribue à une RDC plus sûre et plus stable.