Lituanie : le retour des tranchées
Près de Rukla, en Lituanie, le 4e bataillon du génie reproduit les conditions de la guerre qui se déroule à quelque 800 kilomètres de là, en Ukraine. Les ingénieurs de combat, en collaboration avec la 112e compagnie néerlandaise blindée du génie, construisent un véritable labyrinthe de couloirs et de postes d’observation. De quoi permettre aux troupes d’infanterie de s’entraîner comme il le faut dans une galerie de tranchées.
Un peloton néerlandais creuse 250 mètres de tranchées à travers les arbres. Des abris renforcés sont prévus pour disposer des mitrailleuses. Un peu plus loin, nous apercevons une douve géante, puis une colline surmontée d’épais barbelés. Une section belge du génie de combat s’y trouve à l’œuvre. Dans la même zone, nous trouvons des obstacles antichars triangulaires et plusieurs postes d’observation. Nous avons l’impression de remonter le temps. Ce pourrait être le décor d’un film historique.
Une nouvelle réalité
Mais ces excavations impressionnantes ne doivent rien au hasard. Les militaires du groupement tactique multinational présents en Lituanie adaptent tout simplement leurs méthodes d’entraînement à la réalité ukrainienne. Et là-bas, le conflit se déroule dans des tranchées.
« Il n’y a pas longtemps, nous étions confrontés à des bombes improvisées et autres explosifs. Mais maintenant, nous retournons exactement dans le passé », explique Adrien, commandant du peloton de génie de combat. « C’est un étrange mélange de techniques anciennes et nouvelles, car nous devons aussi être capables de cacher les tranchées ‘classiques’ de la vue des drones et des autres techniques de surveillance de pointe qui caractérisent aussi le conflit russo-ukrainien. »
Le génie : catalyseur polyvalent de l’infanterie
« Nous repoussons l’ennemi vers une zone où il peut être éliminé », poursuit Adrien. « Au cours d’une bataille, nos obstacles permettent surtout de gagner du temps pour permettre à nos troupes de se préparer ou de s’adapter à la situation. »
Adrien est fier de son équipe, qui travaille d’arrache-pied depuis quatre jours. Un mélange de jeunes soldats et de militaires expérimentés, plein de connaissances. « Mes hommes et femmes sont super polyvalents. Aucun type d’obstacle n’a de secret pour eux. D’ailleurs, nos troupes du génie comprennent des véhicules de combat et des mitrailleuses légères. Nous complétons ainsi parfaitement les troupes d’infanterie. »
Pour 6 mois
Le 4e Bataillon du Génie fait partie du détachement belge présent en Lituanie depuis le début du mois d’août. Sous le drapeau multinational des Forces terrestres avancées de l’OTAN (Forward Land Forces), nos militaires contribuent au renforcement de ses flancs orientaux. Ils resteront à l’œuvre encore pendant cinq mois environ. Comme d’autres unités de soutien, le « 4 Bn Gn » sera placé sous le commandement du Bataillon 12/13 de Ligne.